Ile Maurice: Guerre MTC vs Gouvernement - L'avenir des palefreniers en suspens

Il ne fait pas bon d'être palefrenier au Champ-de-Mars par les temps qui courent. Une directive "orale" adressée aux entraîneurs fait débat.

Celle-ci informe les écuries qu'elles devront dorénavant prendre en charge le salaire de leurs palefreniers assignés. Du côté des entraîneurs, c'est la grogne. Certains ont exprimé leur désaccord, maintenant qu'ils ne pourront "soutenir ce coût supplémentaire". Un avis juridique sera recherché lorsque le MTC leur aura fait parvenir une directive par écrit.

Le moral est au plus bas parmi les palefreniers du MTC. Leur sort est en ballant. D'une part, le MTC a signifié aux entraîneurs son incapacité à maintenir les subsides pour paiement des salaires des palefreniers et réclame dorénavant une prise en charge salariale des écuries.

D'autre part, les écuries - pas toutes - ont fait connaître leur position: ce sera mal aisé, voire impossible,"desoutenir ce coût supplémentaire". Pour un entraîneur très connu, la directive orale des administrateurs du MTC "n'est pas viable". D'où la nécessité d'une directive écrite. Lequel cas sera alors "étudié par des hommes de loi".

Le manque de cash-flow dû à un arrêt total de l'activité hippique depuis décembre 2021 est la principale raison du coup de massue. Mais pas que ! Le MTC a aussi fait savoir, à travers un message relayé par le président des entraîneurs, Patrick Merven, que la MTCSL, sa filiale, n'est plus la "licensing authority". Ce faisant, la MTCSL n'a plus de contrôle sur le nombre de licences d'écuries à attribuer. "On ne peut non plus payer le salaire d'un nombre indéfini de palefreniers au sein d'un nombre d'écuries indéfini", avance-ton au club.

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Les entraîneurs se sont réunis hier matin. En est sortie la décision de demander une directive écrite au MTC. Patrick Merven a déclaré que cette décision devrait être étudiée par un panel légal. La marche à suivre sera alors connue.

Le "côté pratique" d'une telle décision est problématique. Dans la mesure où les années de service des palefreniers devraient, le cas échéant, être le fardeau des écuries. "Ce qui serait un désastre financier", dénonce un entraîneur. "Où va-t-on trouver de l'argent pour payer quelqu'un au bout de 30 ou 40 années de service ?" On dénonce encore, avec véhémence, que les palefreniers ont été "initialement recrutés par le MTC et pas par les écuries".

"Zot zot lager, nou ki péyé"

Outre les récentes tentions autour du salaire pour le mois d'avril, voilà un autre camouflet pour ces travailleurs de l'ombre. "Zot zot lager, nou ki péyé", enrage un palefrenier. "Zot pé zwé boul ar nou", s'insurge un autre.

Ce même palefrenier n'a pas manqué de faire part à qui de droit à la rue Shakespeare son inquiétude au sujet de ses années de service : "30 an mo travay isi. Kisana pou pey nou lané servis? MTC ou antréner? Bizin koné! Népli anvi lev boner pou vinn isi. Dékourazé net!" Si cette décision ne concerne que les palefreniers, autant souligner que les autres employés de la MTCSL ne sont guère sereins quant à leur carrière.

À l'heure actuelle, la problématique reste entière. Ni le MTC ni les entraîneurs ne sont enclins à honorer les salaires de mai. Un ancien dirigeant de la MTCSL est d'avis qu'il serait plus juste que la "licensing authority", en l'occurrence la Horse Racing Division, assume les coûts. Qu'en sera-t-il ? C'est le flou.

Cet article a été publié dans l'édition de l'express du jour, avant la démission du Président du MTC.

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