Maroc: Conférence mondiale à Rabat sur les standards internationaux interdisant l'utilisation de la religion à des fins politiques

Rabat — Les travaux d'une conférence mondiale sur les standards internationaux interdisant l'utilisation de la religion à des fins politiques se sont ouverts, mercredi à Rabat, avec la participation d'une pléiade de spécialistes.

La conférence, organisée par des organisations de la société civile au Maroc, avec le soutien du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), a pour objectif de mobiliser le soutien à une campagne mondiale visant à établir des normes internationales pour prévenir la discrimination et l'exclusion religieuses et protéger les droits de l'Homme de toutes les formes d'extrémisme et d'exploitation politique des religions.

Cette initiative, lancée par l'ONG "BPUR International" et soutenue par des personnalités internationales de différents pays et cultures, repose sur une nouvelle approche qui prône le plus grand respect de toutes les religions et vise à légiférer des normes juridiques internationales claires, précises et spécifiques.

Intervenant lors de la séance d'ouverture de cette conférence, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a indiqué que l'expansion des cercles d'intolérance et de violence transfrontalières fondée sur le rejet d'individus ou de groupes, et parfois même des sociétés, grandit jour après jour, du fait des transformations profondes que connaît le monde dans ses valeurs.

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La relation entre les religions et les droits de l'Homme lors de périodes caractérisées par la coopération, reflète la croyance commune en l'universalité de la dignité humaine dans les religions, les philosophies et les civilisations, notant que les différences des peuples en matière de culture, de comportement, de religion et de politique ne cachent pas l'existence de dénominateurs communs entre eux.

Mme Bouayach a rappelé à cet égard l'approche adoptée par les institutions nationales pour réinsérer et réintégrer les personnes condamnées pour des cas d'extrémisme violent, comme le programme "Mousalaha", qui est mis en œuvre en partenariat entre le CNDH, la Rabita Mohammadia des Oulémas et la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion.

Pour sa part, Lord Rowan Williams, l'ancien chef de l'Église anglicane, a indiqué dans une intervention vidéo que des personnes utilisent les religions pour répandre des idées d'hostilité et de haine à des fins et orientations personnelles, notant que les différences normales et naturelles entre les personnes dans le monde sont parfois utilisés avec un arrière-plan religieux extrémiste.

Il a ajouté que la présence de la religion devrait aller dans le sens de la réalisation de la dignité humaine et du renforcement des points communs entre les peuples, loin de toute exploitation politique, appelant à cet égard à une discussion et un dialogue sobres porteurs de paix et de stabilité dans le monde.

De son côté, le président de la commission préparatoire de la conférence, Salah El-Ouadie, a souligné dans une déclaration à la MAP que cette initiative découle d'un grand respect pour les religions, alors même que les organisateurs ont invité des personnalités de différentes religions et de différentes spiritualités pour des débats basés sur le respect mutuel.

Selon lui, la croissance du phénomène de l'exploitation de la religion à des fins politiques dans différentes régions du monde appelle à une évolution vers l'édiction de normes et de règles connues de tous sous la forme d'un traité international qui sera soumis à la ratification et à l'adéquation juridique de ses textes.

Les participants à cette conférence de deux jours débattront de diveres thématiques en relation avec les standards internationaux interdisant l'utilisation de la religion à des fins politiques.

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