Dakar — Tout choc économique en Europe a forcément des répercussions au Sénégal en raison des liens qui existent entre les économies, affirme l'enseignant-chercheur en économie de l'université Alioune-Diop de Bambey (centre), Souleymane Astou Diagne, en analysant les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie sénégalaise, à l'occasion d'une conférence organisée à Dakar.

"S'il y a un choc en Europe, par effet de contagion, ça se ressent à Dakar [en raison des] liens des économies", a-t-il dit.

La conférence s'est tenue mardi à la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar, à l'initiative de l'Ecole supérieure de commerce de Dakar, à l'occasion de la Quinzaine de l'Europe, fêtée du 9 au 20 mai.

Le conférencier a rappelé l'interconnexion et l'interdépendance des économies à l'échelle mondiale. En raison de cette situation, toute perturbation qui survient dans une partie du monde est susceptible d'avoir des conséquences sur les autres parties.

La guerre en Ukraine, provoquée par l'invasion menée par l'armée russe contre ce pays voisin, a créé une tension sur le cours du blé, qui a connu une hausse sur le marché mondial, selon Souleymane Astou Diagne.

A Dakar, le prix de la tonne de blé dépasse 350 euros (229.584 francs CFA), affirme l'enseignant-chercheur.

A cause de "l'absence d'autonomie stratégique, alimentaire, énergétique et de production de biens d'équipements, nous dépendons de l'Occident", a souligné M. Diagne.

Il estime que "la faible productivité du travail, la faiblesse de l'investissement privé et des infrastructures, la faible pénétration de la technologie pour transformer nos atouts en opportunités constituent le principal problème de l'économie sénégalaise".

Le Sénégal, un pays consommateur de beaucoup de céréales, achète beaucoup de biens d'équipement en Russie et en Ukraine, a rappelé l'économiste.