Une contrainte majeure demeure dans la lutte contre les changements climatiques et de l’adaptation au Sénégal et dans beaucoup de pays africains.
Il s’agit de la problématique du financement qui reste encore difficile à mobiliser en raison de la complexité des mécanismes d’accès au niveau des ressources extérieures et de l’insuffisance d’initiatives au niveau intérieur du pays.
Le ministre sénégalais de l’environnement et du développement durable l’a souligné lors de la visite, ce jeudi 12 mai 2022 à Dakar, du directeur général du Centre global sur l’adaptation, Professeur Patrick Verkooijen.
Selon la Contribution Déterminée au niveau Nationale (Cdn) validée en décembre 2020, fait savoir Abdou Karim Sall, le coût pour mettre en œuvre les programmes d’adaptation dans les secteurs les plus affectés est estimé à près de 4,3 milliards de dollars US, dont 1,4 milliards US$ d’inconditionnel et 2,9 milliards US$ de conditionnel. A cela, il y ajoute 8,7 milliards $ US pour les actions d’atténuation.
Au regard des besoins financiers estimés pour l’adaptation, a-t-il précisé, il sera difficile pour le gouvernement, de financer les projets contenus dans les documents précités. M. Sall d’indiquer qu’au niveau national, un processus a été mis en place devant permettre de mieux bénéficier des mécanismes de la finance climatique.
Dans le cadre du Fonds vert pour le climat, confie-t-il, le Sénégal compte deux entités accréditées pour l’accès direct à savoir le Centre de suivi Ecologique (Cse) et La Banque agricole.
A l’en croire, le CSE, également accrédité au Fonds pour l’Adaptation, a obtenu un renouvellement de son accréditation au Fonds vert pour le Climat en mars 2022 et peut de nouveau soumissionner des projets ne dépassant pas 10 millions de dollars, de catégorie C pour les risques environnementaux et sociaux et éligibles aux subventions.
Dans cette même dynamique, M. Sall souligne que la Banque agricole est la deuxième entité nationale à être accréditée au FVC et il est attendu de cette accréditation une mobilisation des ressources du secteur privé pour le financement des projets d’adaptation et d’atténuation.
D’après lui, la Banque sera en mesure de mettre en place des lignes de crédits avec un niveau de concessionnalité élevé qui représentera une grande opportunité pour les investisseurs.
Face à la délégation du Centre global sur l’adaptation conduit par le Pr Verkooijen, le ministre de l’environnement rappelle que la lutte contre les changements climatiques constitue une priorité pour le Sénégal au regard de sa vulnérabilité aux phénomènes météorologiques extrêmes et à leurs conséquences environnementale, sociale et économique.
A son avis, ce choix conditionne ainsi le succès des politiques, stratégies, plans et programmes de développement du pays en raison de son ampleur et sa transversalité.
Au regard de cette vulnérabilité, un certain nombre de mesures ont été prises dont l’élaboration de la Contribution Déterminée au niveau Nationale (Cdn).
A cela s’ajoutent le Programme Pays du Fonds Vert pour le Climat (Fvc), pour un montant de (953 410 567 USD pour la phase 2018 - 2025 et 1 388 319 708 USD pour la phase 2026 – 2030) et une stratégie nationale de mobilisation du financement climat et un Plan National d’Adaptation couvrant dix secteurs, en cours d’élaboration.
D’après lui, toutes ces actions s’inscrivent dans une démarche logique visant à renforcer les capacités du pays dans la prise en charge de la question du changement climatique dans ses différents aspects de nos politiques de développement.