Madagascar: Élections - L'UE regrette des recommandations non observées

La mission de suivi électoral de l'UE a fait le point sur son séjour à Madagascar, hier. Elle déplore que les recommandations faites par la mission d'observation électorale, en 2018, n'ont pas été observées.

Nous regrettons l'absence d'une mise à jour totale de nos recommandations". Une phrase dite par Cristian Preda, ancien membre du parlement européen, et chef de la délégation de la mission de suivi électoral de l'Union européenne (UE), durant une conférence de presse, hier, au Radisson Blu, à Ambodivona.

Une mission de suivi électoral de l'Union européenne est déployée à Madagascar depuis le 23 avril, au 22 mai. La délégation est chargée d'évaluer la mise en œuvre des recommandations de la mission d'observation électorale de 2018. Comme l'a souligné Cristian Preda, hier, les recommandations formulées dans le rapport d'observation publié en avril 2019, ont été formulées sur base de normes et standards régionaux et internationaux reconnus et, est la conclusion des échanges des observateurs avec les acteurs malgaches.

Faisant écho aux propos de l'ancien parlementaire européen, le communiqué de presse de l'événement d'hier soutient, "la mission de suivi électoral regrette l'absence de mise à jour du cadre légal électoral notamment concernant l'autonomisation de la CENI, les garanties de la liberté d'expression et de la presse et le contrôle du financement de la vie politique". La missive ajoute, "Une priorité devrait être donnée à l'indépendance financière effective de la CENI [Commission électorale nationale indépendante]".

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Démarche consensuelle

Depuis qu'elle a débarqué à Madagascar, la mission de suivi électoral de l'UE a rencontré un large panel de la classe politique, des chefs d'institution et des membres de la société civile. Une délégation conduite par Cristian Preda a été reçue par Andry Rajoelina, président de la République, hier matin, à Iavoloha, par exemple. Des membres de l'opposition ont, par ailleurs, assisté à la conférence de presse d'hier. À deux reprises, à Ambodivona, Cristian Preda a soutenu que "ces trois points [soulignés dans le communiqué de presse] sont, quand même, des points clés que nous avons soulignés, et dans le rapport de 2018 et dans tous nos échanges". Durant la conférence de presse d'hier, l'importance de la mise en œuvre des recommandations formulées en 2019 et affirmées, hier, "pour la consolidation du cadre juridique électoral", a été martelée.

Dans sa prise de parole, Cristian Preda a indiqué que des pratiques internationales suggèrent qu'il ne faut pas modifier le cadre juridique électoral, "une année avant les élections". Ceci afin de donner aux acteurs le temps d'assimiler les différentes dispositions légales. Il ajoute, cependant, que pour Madagascar, le temps qui reste avant les échéances électorales de 2023, permet encore de s'y atteler. Reprenant les termes du communiqué de presse, il avance même que la session parlementaire en cours est une occasion pour "s'engager dans une démarche consensuelle, transparente et inclusive".

Saisissant la balle au bond, le député Maminiaina Rabenirina, du groupe d'opposition "Tiako i Madagasikara" (TIM), présent hier, à Ambodivona, a relancé l'opportunité d'une "concertation nationale", pré-électorale. Un courant de l'opposition conduit par le parti TIM insiste sur ce concept depuis quelques semaines. À entendre celui qui est, également, questeur chargé de la bonne gouvernance et la transparence à l'Assemblée nationale, balaie toute initiative "unilatérale", visant à une retouche du cadre juridique des élections.

Les députés ont, pourtant, la prérogative de déposer des propositions de loi. Ceux de l'opposition n'ont, visiblement, pas l'intention d'agir dans ce sens, s'agissant des textes électoraux et insistent sur la concertation nationale.

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