Sénégal: L'opposant Sonko fait le ménage à la mairie de Ziguinchor

Ousmane Sonko, président du parti Pastef, opposition sénégalaise

Ousmane Sonko, le tout nouveau maire de la commune de Ziguinchor, et par ailleurs principal opposant du régime du président Macky Sall, a lancé des audits pour, dit-il, évaluer la gestion de l'équipe précédente.

Et d'après lui, les premiers rapports de cet exercice révèlent une mal gouvernance notamment dans le domaine du foncier qui est une question extrêmement sensible en Casamance et l'un des principaux détonateurs du conflit armé qui ravage cette région depuis près de quatre décennies.

Dans une interview qu'il a accordée à la Deutsche Welle, le nouveau locataire de la mairie de Ziguinchor accuse l'équipe précédente d'avoir effectué des lotissements ou attribué des parcelles sans se conformer à la loi.

Ousmane Sonko : Je dois dire que nous n'avons pas encore tous les résultats de cet audit, mais nous commençons à avoir des rapports sectoriels. Sur le plan foncier, nous avons décelé beaucoup de manquements liés à la procedure. Nous avons observe que des lotissements ont été initiés sans respecter la norme, sans avoir été autorisés par l'autorité compétente quelquefois, ou sans avoir respecté les formalités d'approbation ou de visibilité par rapport aux conditions d'attribution des parcelles.

Il s'agit d'autant d'éléments qui nous ont amenés à prendre un certain nombre de mesures de sauvegarde. Ce qu'on a constaté de manière générale, c'est qu'il y a des problèmes dans tous les secteurs et nous avons décidé de prendre des mesures correctives. Des mesures conservatoires d'abord. D'où notre demande de suspendre tous ces lotissements.

Maintenant, une fois que vous aurez des rapports complets par rapport à toutes ces questions, qu'est ce que vous envisagez de faire?

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Ousmane Sonko : Notre approche est d'abord administrative. Ensuite, sur le plan de la réparation, s'il y a des choses qui ont été faites et qui peuvent être rectifiées sans avoir besoin d'aller à certains niveaux, de saisir la justice, nous essayons de les rectifier en bonne intelligence d'ailleurs avec l'équipe précédente. Mais s'il y a des choses suffisamment graves, pour ne pas dire extrêmement graves, que nous ne pouvons pas régler de cette façon, nous serons dans l'obligation également de saisir la justice. Nous ne sommes pas là pour régler des comptes, mais quand il s'agit de la chose publique, ce n'est pas de notre ressort.

Est ce qu'on peut s'attendre à des déguerpissements?

Ousmane Sonko : Nous allons apprécier au cas par cas. Ce sont des questions extrêmement sensibles. Il y a la loi certes, mais nous vivons en société et nous sommes Africains.

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