Burkina Faso: Banfora - Plusieurs établissements sous menace terroriste

Plusieurs établissements de la ville de Banfora ont découvert dans la matinée du 16 mai 2022 des affiches très peu catholiques. Ecrites en arabe et en français, ce sont des menaces de tueries qui sont faites si ces établissements ne ferment pas leurs portes.

" Toi, tu es en train de dormir ici tranquillement ? Si on doit fuir nous allons fuir te laisser ", pouvait-on se dire, comme une plaisanterie ce 16 mai, dans une des structures d'encadrement scolaire de la ville de Banfora après la découverte de ces affiches. Comme une traînée de poudre, la nouvelle s'est répandue, créant la psychose. " J'irai chercher mes enfants ", préconisait un parent d'élèves déboussolé.

Au lycée Lompolo-Koné, face à la menace, le proviseur a expliqué qu'ils ont dû batailler pour amener certains des élèves à regagner les salles de classe. Les cours se poursuivent normalement, selon ce dernier.

" C'est dans la matinée que nous avons constaté que dans plusieurs établissements de la ville de Banfora, il y avait eu des affiches en arabe avec une traduction en français au bas de la page ", a expliqué Colette Sourabié/Siri, directrice régionale des Enseignements post-primaire et secondaire des Cascades. " Nous avons informé la gendarmerie et la police, qui sont sur le dossier ", précise-t-elle. Alertées, les FDS sont passées dans les différents établissements pour constater de visu ces curieuses affiches puis les ont arrachées.

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" A l'heure actuelle, elles sont là-dessus et je pense qu'elles feront le nécessaire pour que la sérénité revienne dans nos établissements ", espère la DR. Les grands lycées de Banfora ont tous enregistré ces affiches : le Lycée communal Jacques- Thoulas, le lycée municipal Fadouga-Gnambia, le lycée Lompolo-Koné, le CEG de Tatana, de même que des établissements privés comme le Sacré-Cœur, Ousmane-Dan-Fodio et le lycée Saint-Viateur de Banfora.

Comment ces individus ont-ils pu réussir à coller ces affiches disparaître après dans la nature ? La menace doit-elle être prise au sérieux ou est-ce l'œuvre d'élèves en quête de sensations ? " Comme les apprenants sont des enfants, nous avons l'obligation d'être prudents et c'est pourquoi nous nous sommes référés aux spécialistes. Il leur appartient de faire le nécessaire ", tranche la directrice régionale. Pour elle, seules des enquêtes leur permettront de travailler dans la sérénité. En attendant, " on n'a pas décrété la fermeture des établissements ", a poursuivi la DR, qui a précisé que les FDS assurent désormais la sécurité des établissements.

C'est la première fois dans la ville de Banfora qu'une telle menace est enregistrée dans les établissements scolaires. Mais, dans la Comoé, ces types de menaces ont déjà été vues à Mangodara, à Ouo et à Kouèrè et la suite est connue avec des attaques terroristes entraînant la fermeture de ces établissements scolaires.

Les autorités s'affairent à traduire le message écrit en arabe. La traduction faite en français dit que notre gouvernement a commencé une guerre et eux terroristes vont la terminer, invitant les élèves à s'éloigner des établissements. Le sang va couler, avertissent les terroristes, qui précisent que seules les écoles arabes sont autorisées à ouvrir leurs portes.

Et la directrice régionale d'inviter les apprenants, les professeurs et le personnel d'encadrement à plus de vigilance et de prudence et à signaler tout acte suspect.

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