Madagascar: Diana - Vers la valorisation des anacardiers

Jusqu'à maintenant, seuls deux exportateurs agréés exportent les noix de cajou ou " mahabibo ". Cette plante est pourtant d'un bon rapport, c'est pourquoi ses produits est l'une des chaines de valeur soutenues par le projet Afafi-Nord AF-GIZ.

Même si la plupart des anacardiers sauvages d'Ambilobe ont été plantés dans les années 70 et 80, les noix de cajou, connus localement par " Mahabibo " attirent toujours de gros clients tels que les restaurants, et leur demande ne cesse de croître car la noix de cajou est riche en nutriments et utilisée dans l'alimentation.

Outre l'utilisation en cuisine de la pomme de cajou dans le quotidien de la population et sa commercialisation informelle en " kapoaka " sur les marchés locaux et au bord de la route nationale, seuls deux exportateurs agréés Scim et SahanalaA exportent les noix de cajou. On peut dire que l'anacarde est donc une filière abandonnée, et aucune initiative n'a été prise pour son amélioration. Les produits se font rares à cause des feux de brousse et la fabrication de charbon qui ravagent chaque année une grande partie des forêts d'anacardier.

Actuellement, la valorisation des produits Mahabibo à Ambilobe est l'une des " chaînes de valeur " soutenues par le projet AFAFI-Nord AFGIZ. Il existe des projets pour augmenter la production et améliorer la qualité de l'anacarde à travers les producteurs et les acteurs de Mahabibo. Outre le côté économique, la noix de cajou présente des avantages pour les populations rurales.

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Cette fois, le projet contribue non seulement à améliorer leurs conditions de vie mais les incite également à prendre en considération l'environnement, à réduire la pression de destruction et à avoir une gestion efficace des ressources naturelles. De plus, Afafi, par le biais de l'association Nitidae, les encourage également à mettre sur le marché des produits finis de qualité comprenant trois catégories.

" Actuellement, la pression sur les ressources naturelles augmente et les marges de manœuvre pour la gestion durable des exploitations familiales diminuent. Nitidæ mène des actions visant à l'amélioration du fonctionnement des filières agroalimentaires et à l'augmentation des revenus des producteurs ainsi que de la valeur ajoutée sur les territoires d'intervention, tout en conciliant préservation des ressources naturelles et dynamisme économique dans les territoires ruraux " affirme Olivier Christian Mahefa, coordinateur de l'association Nitidæ.

La coopérative Kinga du village d'Antsoha-Ambilobe est parmi les groupes cibles du projet. Elle a bénéficié de l'appui du projet Afafi en suivant des formations allant du choix de site pour l'installation de la culture jusqu' à la commercialisation des noix de cajou. Maintenant, cette coopérative, notamment féminine, a déjà mis en vente des produits transformés et conditionnés par la coopérative Kinga du village d'Antsoha, respectant les meilleures pratiques de collecte et traitement. Les noix de cajou brutes sont fournies par plus de deux milles cueilleurs et producteurs, des familles réparties dans plusieurs communes et vivant dans les périphéries autour des aires protégées environnantes. L'objectif étant de contribuer au développement des chaînes de valeur agricoles et forestières et d'améliorer leurs revenus et conditions de vie afin de réduire les pressions sur les ressources naturelles.

Du miel

De fait, mille quatre cent quarante producteurs, dont cent quatre vingt-huit femmes, ont été formés sur les bonnes pratiques de récolte et de traitement post-récolte, les techniques de plantation et d'entretien des vergers. Et mille sept cents ménages augmentent leurs revenus issus de la chaîne de valeur. Plus de 10 000 ha de plantations d'anacardiers cartographiés dans dix communes du district

En outre, des outils mécanisés pour les différentes étapes de transformation (fragilisation des coques, décorticage, etc.) sont opérationnels auprès de deux groupements de transformateurs d'anacardes dans le village d'Antsoha. Et un partenariat avec la société Jovena sur la commercialisation des amandes de cajou est déjà établi.

En plus de la production, Mahabibo aide les abeilles à produire du miel grâce au pollen qu'elles contiennent. En plus de la médecine et de la nutrition, l'apiculture est importante pour la conservation de l'environnement. Ainsi, le projet forme également des membres à devenir apiculteurs. Pas moins de sept cents personnes se sont inscrites et l'objectif est de trois mille ruches.

Le village d'Antsoha a bénéficié de la visite du Ministre de l'Environnement et du Développement du Patrimoine, Vina Marie Orlea. L'occasion lui a permis de découvrir la réalité, tout en véhiculant que maintenant tout projet devra prioriser l'action opérationnelle que stratégique.

Elle a apprécié les résultats du projet grâce à la volonté de toutes les parties prenantes, tout en soulignant que les résultats actuels n'auraient pas été atteints sans la volonté de préserver les ressources naturelles.

" La conservation et la protection de nos richesses dépendent de vous qui êtes sur la place. Vous êtes notre fierté et n'attendez personne de l'extérieur. Continuez encore à faire preuve de persévérance et de solidarité dans la conservation durable de nos valeurs " a-t-elle lancé.

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