Kaolack — Douze détenus de la Maison d'arrêt de Kaolack (centre) et du Camp pénal de Koutal ont reçu, mercredi, leur attestation de fin de formation aux métiers de boulangerie et de pâtisserie, a constaté l'APS.
Six détenus du Camp pénal de Koutal, une localité située dans la commune de Ndiaffat, et six autres de la Maison d'arrêt de Kaolack ont bénéficié de cette session de formation d'une durée d'un mois à l'initiative du fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3fpt). Initiée en partenariat avec l'administration pénitentiaire, elle entre dans le cadre des activités de préparation à la réinsertion sociale des détenus.
"Cette formation vise à soutenir l'initiative entrepreneuriale dans le sens de l'insertion et de la réinsertion. Elle permet aux pensionnaires qui en sont bénéficiaires d'avoir un métier professionnel et de trouver un emploi garanti à leur sortie de prison", a expliqué le directeur du Camp pénal de Koutal, Alioune Diouf. M. Diouf s'exprimait en marge de la cérémonie de remise d'attestations en présence de l'inspecteur de l'administration pénitentiaire et représentant du directeur national de l'administration pénitentiaire, Samba Yacine Diop.
Le représentant de la directrice du 3fpt, Serigne Aliou Seck, des autorités administratives et judiciaires, le représentant de la délégation générale à l'entrepreneuriat rapide (DER) et des familles des détenus bénéficiaires de la formation, ont également pris part à la cérémonie. "Soyez rassurés de tout le soutien du directeur de l'administration pénitentiaire qui nous a donné des instructions pour votre emploi dès les jours à venir au sein de la boulangerie de la réinsertion sociale de Koutal, non pas en tant que travailleur de main d'œuvre pénal mais en qualité d'employé salarié", a déclaré Alioune Diouf. Il a sollicité auprès de la DER des financements de formation afin dit-il d'élargir les activités de préparation à la réinsertion sociale.
"Le Camp pénal de Koutal dispose de vastes superficies de plus de six hectares composées de champs et de jardins potagers, d'atelier de coiffure, de menuiserie métallique, bois , aluminium et de poulailler non entièrement exploités faute de manque de formation qualifiante dans ces domaines", a fait observer le directeur du camp pénal de Koutal. "Cette cérémonie qui nous réunit ce matin s'inscrit dans une volonté de promouvoir les actions de l'Etat visant à améliorer l'employabilité des jeunes défavorisés", a réagi le représentant de l'administration pénitentiaire, Samba Yacine Diop. Il a expliqué que cette manifestation a pour objectif de vulgariser les programmes de formation qualifiant aux métiers financés par le Fonds de Financement de la Formation professionnelle.
"La présence de l'administration pénitentiaire s'explique par le fait qu'elle a en charge une population carcérale considérée comme faisant partie des catégories vulnérables ciblées par le 3FPT", a ajouté M. Diop. Il a rappelé qu'une expression de besoin en formation professionnelle de plus de 1000 détenus a été envoyée au 3FPT pour des formations dans des domaines tels que la menuiserie en bois, aluminium, métallique, mécanique, l'informatique, l'électricité, couture, l'aviculture et l'horticulture. "Cette liste a été validée par le 3FPT et les formations ont démarré dans beaucoup d'établissements pénitentiaires du pays", a salué Samba Yacine Diop.
Il a par exemple cité le projet "Tolou Keur" accordé à la Maison d'arrêt de Nioro depuis 2019, toujours en phase d'exécution. "Le 3fpt a eu à former dans la zone centre 126 pensionnaires pour un montant global de 21 millions de francs CFA", a informé le représentant de fonds, Serigne Aliou Seck, rappelant que cette formation des douze détenus a coûté au 3fpt 7 millions de francs CFA. Il a proposé au Directeur du Camp pénal de Koutal d'installer un centre d'incubateur au sein de l'établissement et de diversifier les formations, afin dit-il, de mieux élargir les activités de préparation à la réinsertion sociale des détenus.
