Burkina Faso: Hadj 2022 - "Ce sont les candidats de 2020 qui seront prioritaires" (Mme Sango/Ouédraogo Kadhydia, Suivi des pèlerinages religieux)

interview

Cheffe du département du Suivi des pèlerinages religieux assurant l'intérim du Secrétariat permanent, Mme Sango/Ouédraogo Kadhydia s'est prêtée, hier 16 mai 2022, à nos questions sur l'organisation de la présente édition du hadj après deux années blanches. Les agences de voyage agréées, de commun accord avec l'administration, dit-elle, ont décidé de privilégier les candidats préinscrits de 2020.

Pour un contingent allant parfois à 8000 candidats, on se retrouve cette année avec 3686 pèlerins burkinabè attendus. Qu'est-ce qui explique exactement cette réduction du quota ?

Permettez-moi tout d'abord de rappeler que ce 5e pilier de l'islam n'a pas été accompli par les fidèles musulmans des autres pays en dehors des citoyens et de ceux résidant dans le royaume de l'Arabie Saoudite. Et ce, dans le cadre des mesures préventives imposées suite à la maladie à coronavirus. Les autorités saoudiennes étaient et sont toujours soucieuses de la santé des pèlerins et vu que c'est un rituel qui draine des millions de fidèles chaque année au même moment et dans le même espace, il fallait donc trouver les voies et les moyens pour préserver la santé physique des candidats. Maintenant que cette année, les conditions sont adoucies pour permettre d'ouvrir l'édition aux autres pays du monde entier, c'est déjà salutaire. La réduction du quota comme vous le dites si bien est toujours relative à cet impératif de préservation de la santé de tous ceux et de toutes celles qui y effectueront le déplacement.

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Il y a l'âge des candidats qui a été aussi plafonné (moins de 65 ans) ; quelles sont les motivations selon le ministère saoudien du Hadj et de la Oumrah ?

Il est dit que ce rituel est obligatoire une fois au moins pour le fidèle qui a les capacités physique et financière. La première suppose que l'intéressé soit en bonne santé et jouisse de ses facultés mentales. Ce plafonnement s'inscrit dans la même dynamique de protection de la vie humaine. Les personnes de plus de 65 ans sont les plus exposées à cette maladie et tous les autres Etats doivent impérativement se conformer aux conditions édictées.

La réduction du quota, la limite d'âge des futurs pèlerins sont-elles temporaires puisque vous dites que c'est essentiellement le Covid-19 qui a induit tout ça ?

Bien sûr, c'est une situation liée à la pandémie. Plus la contagion à cette maladie va s'estomper, plus ce rituel va reprendre de plus belle.

Des gens se sont inscrits dans les agences de voyage sans avoir effectué le déplacement à la Mecque deux années de suite. Cette année, certains d'entre eux peuvent être touchés par cette limite d'âge et donc non autorisés à y aller. Autant dire que cette catégorie de candidats doit encore patienter...

C'est une condition qui ne dépend pas des autorités burkinabè, la mesure répond comme déjà indiqué à une norme, à une protection de l'intégrité physique de tous les prétendants. On ne peut pas ou on ne doit pas s'en plaindre. Il faut encore patienter que cette maladie s'estompe et que les mesures soient levées. Dieu voulant, si ces personnes jouissent toujours d'une bonne santé, elles pourront effectuer leur rite. Mais la précision importante est que les agences de voyage, de commun accord avec l'administration, ont décidé de privilégier les préinscrits de 2020. Autrement dit, ce sont les candidats de 2020 qui seront prioritaires et ainsi de suite.

L'Etat fixe généralement un coût pour les prétendants à ce 5e pilier de l'islam chaque année. Comment cela se fait concrètement et a-t-on déjà une idée de ce que sera ce montant pour la présente édition ?

Cela tient compte d'un certain nombre de paramètres. Il y a le prix du billet d'avion, la prestation des agences de voyage agréées, le paquetage Mina-Arafat, la restauration, l'hébergement, le transport interne, entre autres. C'est sur la base de ces éléments qu'est déterminé le coût du Hadj. Jusque-là, nous n'avons pas une idée de ce que sera le montant parce que cela suppose qu'on a déjà signé la convention. Ce qui n'est pas le cas pour l'instant. C'est après cette signature que les agences habilitées se rendront en Arabie Saoudite pour rencontrer ceux qui s'occupent de l'hébergement, du transport et autres avant de fixer le coût de leurs prestations. Si celui du billet d'avion est connu, nous mettons ces éléments bout à bout avant de fixer un coût définitif.

A chaque édition pratiquement des pèlerins se plaignent qui de la restauration en terre sainte de l'islam, qui du transport ou de l'hébergement. Vous n'êtes pas ces agences de voyage mais qu'est-ce que l'Etat fait concrètement pour limiter les désagréments de cette nature ?

Comme dans toute organisation, les difficultés ne manquent pas. Si nous avons connaissance de ces genres de situations, nous ne manquons pas aussi d'interpeller les agences concernées, comme nous travaillons ensemble, afin que chaque entité de l'organisation donne le meilleur d'elle-même pour que le pèlerin soit satisfait.

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