Les avocats de l'État ont décidé, au terme d'une assemblée générale extraordinaire vendredi 20 mai, de ne plus assurer sa défense jusqu'au paiement intégral de leurs émoluments qu'ils n'ont pas perçus depuis 2015.
Le ras-le-bol des avocats de l'État du Congo-Brazzaville est la conséquence d'un constat amer : toutes leurs demandes d'audiences auprès du ministre des Finances sont restées lettres mortes.
Dans une déclaration lue devant la presse par le coordonateur du Collectif des avocats impayés, le bâtonnier Me Jean-Prosper Mabassi déclare " la suspension de la participation aux audiences devant les cours et tribunaux sur l'ensemble du territoire national (... ) jusqu'au règlement global et définitif de nos honoraires impayés ". Les avocats n'ont pas précisé le montant des impayés.
Denis Sassou-Nguesso appelé à s'engager dans le contentieux
" Ladite suspension se traduira, d'une part, par l'absence physique des avocats de l'État auxdites audiences, ainsi que les renvois systématiques, sine die, des dossiers dans lesquels l'État est partie au procès en qualité de demandeur, de défenseur ou d'intervenant volontaire, et d'autre part, le non-exercice par ceux-ci des voies de recours déjà rendues ou qui seront rendues pendant cette période de suspension ", ajoute Me Mabassi.
Les avocats reprochent également au gouvernement le fait de payer en priorité leurs confrères, issus des barreaux étrangers, qui s'occupent des contentieux de l'État congolais à l'étranger.
Une copie de la déclaration a été adressée aux plus hautes instances, qui n'ont pas encore réagi aux revendications. Les avocats appellent désormais le chef de l'État, Denis Sassou-Nguesso, à s'impliquer pour dénouer cette situation.