Un public en liesse, un Palais des Sports conquis depuis la fosse jusqu'au dernier siège tout en haut des gradins. Oboy a assuré un spectacle digne de son rang à Mahamasina.
Entre fierté et euphorie, la phrase de Mirindra Razafindramanana, à l'âge d'aller au lycée présente au Palais des Sports Mahamasina samedi après-midi, résume le passage d'Oboy à Madagascar. " S'il était d'une autre nationalité, j'y serais quand même allée. Mais en plus d'être une star internationale, il est Malgache. J'ai deux raisons d'être ici ".
Pour la première fois depuis une décennie, Madagascar accueille un artiste malgache, établi en France, d'une telle trempe. Le groupe mené par Yzit, à son apogée, avait réussi la même prouesse. Il faut le rappeler, Oboy a été récompensé de disques et singles d'or, de platine et de diamant. Il a battu des records de vente, a été adoubé par ses pairs...
Et ce n'est pas le " gentil dauphin ", c'est plutôt un carnassier aux dents longues et dont quelques " lyrics " horripileraint les soi-disant bonnes consciences. La fierté du public malgache, décuple, quand en plein concert, le chanteur arbore un drapeau malgache. Le Palais des Sports et ses milliers d'ados chavirent. Sur scène, Oboy virevolte avec toute sa clique.
" Pour moi, c'est surtout de voir comment un rappeur de cette dimension chante, bouge sur scène, fait son rap quoi ", claironne Mandanirina, un rappeur en herbe. Comme il faut apprendre, autant le faire avec les meilleurs. Les titres passent. L'auditoire jubile. Les cris de liesse et les lumières des smartphones font monter la température.
Il faut aussi avouer qu'Oboy ne joue pas le gendre idéal dans les textes. Sur le titre " Cruel ", il aligne posément, " On va te niquer ta grand-mère, tu ne feras rien... ". Ou " Avec toi ", une chanson où il démontre sa belle plume poétique pour une jeune femme, " viens on fume toute la weed ". Une traduction en malgache ferait sauter au plafond les ligues pour la vertu.
Quoi qu'il en soit, Oboy est un artiste talentueux et en accord avec son temps. Son titre " Cabeza " avec les paroles " toutes les positions dans de bonnes conditions, toutes les positions je ne vais pas te faire un dessin ", a rallié tout le Palais des Sports. Il est aussi un artiste avec un grand cœur. Dans la matinée, il a effectué des dons dans le quartier d'Andavamamba, où il a promis d'y verser l'argent récolté pour ce concert. Il a fallu ensuite mettre fin au spectacle vers 20 h, puisque tous ces contingents d'ados devaient probablement rentrer avant minuit.
