Sénégal: Biennale d'art contemporain - A l'Océanium de Dakar, l'art au service de l'écologie

Sculpture de l'artiste Fabrice Monteiro présentée à l'Oceanium dans le cadre de la Biennale de Dakar, mai 2022

Pour la Biennale d'art contemporain qui bat son plein à Dakar, l'Océanium, à la fois club de plongée et ONG, présente dans le " OFF " des œuvres d'artistes engagés pour la préservation de l'environnement et de l'océan. Dans cette même démarche, l'Océanium a lancé un projet étonnant : un " musée sous-marin ".

Pour entendre des " conversations " de phytoplancton, il faut s'asseoir sur un petit banc, devant une surface réfléchissante... Une installation sonore d'Antoine Bertin. " Les métabolites sont de petites molécules que le plancton végétal utilise pour communiquer, explique l'artiste. L'idée, c'est de permettre au public d'entrer en relation avec ces êtres qui sont nanoscopiques, donc invisibles. Pourtant, ils produisent plus de la moitié de l'oxygène qu'on respire. C'est plus que les forêts terrestres ! "

Juste à côté, une sculpture de Fabrice Monteiro : un homme vêtu d'un filet en nylon, comme une figure de proue. " Ces filets en nylon, sous l'eau, ça fait des kilomètres et des kilomètres, s'indigne Charlotte Thomas, chargée de la communication de l'Océanium. Ça se déploie, ça attrape les poissons, ça attrape la vie, c'est dangereux. Nous, régulièrement, on enlève des poissons qui se sont coincés à l'intérieur. "

Dans une installation vidéo, l'artiste allemand Bodo Korsig, lui, montre des méduses en prise avec des bouteilles en plastique. De part et d'autres, des fumées d'usine. " Les images sont très belles, mais je pense que tout le monde comprend le problème. Le secret de l'art, c'est de ne pas utiliser de gros sabots pour faire changer les mentalités, il faut le faire de façon plus douce. " Une trilogie et un point commun : une réflexion sur la place de l'homme dans son environnement.

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Un musée sous-marin

Parallèlement à cette exposition, l'Océanium inaugure officiellement un projet un peu fou : un musée sous-marin en collaboration avec la OH Gallery de Dakar, qui comprend aujourd'hui huit sculptures, installées sous l'océan, et donc visibles en plongée. " L'idée était d'amener les gens vers le monde sous-marin, nous explique Rodwan El Ali, directeur du club de plongée de l'Océanium. Quelqu'un qui ne connaît pas, qui va se dire "Tiens, il y a un musée sous-marin ?" et finalement, quand il voit ces œuvres, va se dire "Mais c'est magnifique !" Et, à partir de là, pouvoir lui parler, lui dire "Tout ça, tout est en danger." "

" Le musée est à quatre mètres de profondeur. Soit on va faire un baptême de plongée, soit, pour ceux qui connaissent et sont à l'aise avec la mer, juste prendre un masque, des palmes et aller le voir ! On envisage quand même que le musée grandisse, l'objectif est d'avoir une centaine d'œuvres. On va sur des œuvres qui respectent l'environnement. C'est du béton marin, c'est du PH neutre... Là, on a huit œuvres pour l'instant. Ça fait six mois qu'elles sont dans l'eau. Des oursins ont élu domicile dessus, il y a des poissons cachés dans les trous... On ne reconnaît quasiment plus l'œuvre ! Elle est recouverte d'algues, ça a créé la vie. "

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