L'enquête en cours de Statistics Mauritius sur le parc de logement devrait souligner une de nos plus criantes injustices : en matière de taxe immobilière, le gouvernement a sciemment créé deux catégories de citoyens. Les citadins, sujets à taxation sur leurs propriétés immobilières, quand bien même elles seraient modestes, et les habitants des régions rurales, exemptés de toute taxe, même ils sont des châtelains.
Le rapport démontrera que les logements les plus spacieux, les plus riches, bâtis sur les terrains les plus étendus, sont situés aujourd'hui en régions rurales. Un exode se déroule, incité par les remarquables progrès des infrastructures villageoises et le dépérissement palpable des administrations municipales.
Un ministre juste et rigoureux a tenté de mettre fin à cette discrimination mais Rama Sithanen a été victime d'une campagne démagogique et communale qui a enterré pour de bon la pourtant bien timide National Residential Property Tax. La "taxe rurale" est devenue depuis un ostracisme politique.
Pour mettre tous les citoyens sur un pied d'égalité, il ne reste plus qu'une solution : la municipalisation de l'ensemble du pays. Cela a du sens à tous points de vue, d'abord parce que la disparité villes/villages - le vieux prétexte justifiant la discrimination - n'existe plus. Et même eu égard aux infrastructures, désormais ce sont les villes qui se rêvent en villages...