Afrique: Me Malick Sall - " Il ne devrait nullement y avoir un quelconque malentendu entre la CPI et les pays africains "

Le Ministre de la Justice, Me Malick Sall, ne souhaite pas le retrait de certains africains de la Cour pénale internationale (Cpi). Le Garde des Sceaux, qui a présidé, hier, à Dakar, une conférence sous régionale de 72 heures, estime qu'il devrait y avoir une entente entre cette juridiction et les pays du continent.

Sur proposition de la Cour pénale internationale et en collaboration avec l'Union européenne, le Sénégal abrite, depuis lundi, une conférence régionale de 72 heures. Elle a pour thème : " Cour pénale internationale et Justice nationale dans la lutte contre l'impunité des crimes du statut de Rome et d'autres crimes graves ou connexes : Enjeux, défis et perspectives de la coopération et de la complémentarité ". Cette rencontre, selon le Ministre de la Justice, Me Malick Sall, venu présider la cérémonie d'ouverture, traduit " notre démocratie et notre attachement à l'état de droit et aux valeurs universelles, gage d'un monde paisible ".

Le Garde des Sceaux a exprimé la volonté du Sénégal de travailler aux côtés de la Cour afin de satisfaire aux exigences de prévention contre les crimes graves. Car, à son avis, la Cour tient sa légitimité de la confiance que les pays lui apportent. Il a ajouté que " la Cpi n'est autre que l'incarnation de la combinaison des souverainetés des Etats parties ".

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Le Garde des Sceaux a relevé une forte détermination des États parties à sanctionner sévèrement les auteurs des crimes internationaux les plus graves. Pour lui, la place de l'Afrique dans ce concert des nations, éprises de justice, mérite une plus grande reconnaissance. Selon le Ministre, la volonté de certains pays africains de se retirer de la Cpi ne milite pas pour la consolidation de la justice pénale internationale. Cela, à son avis, devrait amener à une introspection pour restaurer la crédibilité de la Cour et préserver les droits fondamentaux.

" Il ne devrait nullement y avoir un quelconque malentendu entre la Cour et les pays africains, notamment au regard de la souveraineté des Etats et du principe de complémentarité de la Cour avec les juridictions nationales ", a déclaré Malick Sall. En effet, certains estiment que les enquêtes menées par la justice internationale sont orientées plus vers l'Afrique. Mais pour le Ministre de la Justice, cela devrait être perçu non pas comme un acharnement contre le continent, mais plutôt une défaillance de nos systèmes judiciaires. " L'iIntervention de la Cour en Afrique serait sans objet dès lors que la question des crimes internationaux aura été davantage intégrée dans nos législations pénales ", a-t-il soutenu.

Me Malick Sall a renseigné que le Sénégal a réussi ce pari. " Après avoir ratifié le statut de Rome, le Sénégal a modifié ses lois pour se conformer en prenant en compte les répressions des crimes internationaux. Le Sénégal a aussi joué un rôle prépondérant dans l'instruction de la Cour et le démarrage de ses activités. Il a, par ailleurs, impulsé, et de fort belle manière, le processus de ratification du statut de Rome ", a fait savoir Me Malick Sall.

Pour sa part, Irène Mingasson, Ambassadrice, Cheffe de la Délégation de l'Union européenne au Sénégal, a rappelé que la Cpi reste une instance de dernier recours. Dans cette optique, elle est d'avis qu'il est extrêmement important de continuer à soutenir et à renforcer les capacités des systèmes judiciaires nationaux des Etats parties à enquêter et à poursuivre eux-mêmes les crimes les plus graves au regard du droit international.

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