Afrique: Un colloque met en lumière le rôle majeur du Maroc dans la diffusion de l'Islam en Afrique (colloque)

Rabat — Le Maroc a joué un rôle majeur dans la diffusion de l'Islam et au service de l'unité spirituelle des musulmans en Afrique, a-t-on souligné mercredi à Rabat lors du 4ème colloque international sur "l'Islam africain ou l'Afrique musulmane".

Ce rôle de premier plan s'illustre à travers les liens spirituels profonds qui se sont enracinés au fil des siècles entre le Royaume et l'Afrique, ont relevé les participants à cet évènement de deux jours, dont des chercheurs et étudiants issus du Maroc et des pays du continent.

Une telle dynamique spirituelle prend de l'ampleur de nos jours grâce à la mise en place de programmes et à la vision commune qui trouvent leur fondement dans la ferme volonté royale de placer le Maroc au cœur de l'Afrique, l'objectif étant de resserrer les rangs de ses pays et faire de leur unité spirituelle un bouclier contre l'extrémisme, a expliqué Imane El Amrani, enseignant-chercheur à l'Université Ibn Tofail de Kénitra.

Les Marocains entretiennent une relation profonde et solide avec le rite malékite, étant donné qu'il s'agit d'un rite flexible qui s'accommode avec la loi positive et est en phase avec les us et coutumes, a-t-elle poursuivi, notant que la défense des constantes est d'une importance majeure pour la préservation de l'Islam au Maroc et, à travers lui, dans les pays d'Afrique.

Abordant l'état des lieux du soufisme en Afrique, Mme El Amrani a mis l'accent sur les caractéristiques des zaouias soufies enracinées dans de nombreux pays africains, comme les zaouias Tijaniyya, Qadiriya et Boutchichiya qui, selon elle, ont forgé "l'Afrique soufie".

%

Si des pays africains se sont identifiés au soufisme, c'est là une émanation des valeurs universelles, sociales et morales qu'ils embrassent, a-t-elle fait observer, ajoutant que les zaouias ont historiquement joué un rôle prépondérant dans la libération de nombreux pays africains du joug du colonialisme en mettant à profit les atouts de la mobilisation et de l'unité.

De son côté, Fatima Bensalah, professeur à l'Université Moulay Ismail à Meknès, a abordé la question du discours religieux à travers les réseaux sociaux en Afrique, estimant que ce discours est intimement lié à la société et à la pensée des individus.

Elle a soutenu que le discours religieux a revêtu, grâce aux progrès technologiques, la dimension d'un contenu universel. D'où se pose aujourd'hui un défi d'unification et et de modération de ce discours, afin de contrecarrer les mouvements extrémistes qui instrumentalisent les jeunes dans de nombreuses régions du Continent.

Évoquant l'expérience marocaine en matière d'institutionnalisation du discours religieux, Mme Bensalah a rappelé la politique menée par le ministère des Habous et des Affaires islamiques et les instituts spécialisés dans la chose religieuse au Maroc pour l'unification du discours religieux et la promotion de l'Islam modéré et du juste milieu.

Le professeur à la Faculté "Oussoul Eddine" de Tétouan, relevant de l'Université Abdelmalek Essaadi, Abdelilah Benthami, a insisté sur l'importance des échanges d'étudiants entre les pays musulmans africains comme en témoigne la présence d'une communauté considérable d'étudiants dans le Royaume.

Il a également mis en avant le positionnement géographique et la situation économique de ces pays, en précisant que la relation d'interdépendance spirituelle et d'ouverture qui relie ces jeunes à l'Islam, dans le respect des valeurs sociales et des coutumes locales.

Ce colloque international se consacre à l'examen de la situation de l'Islam et des musulmans en Afrique mais aussi aux moyens de déconstruire les discours extrémistes et de proposer des parades contre toutes les formes de radicalisation.

Il traite de plusieurs problématiques concernant notamment les spécificités et les formes de la pratique religieuse en Afrique, la mise en adéquation de l'Islam avec la réalité africaine dans toute sa diversité culturelle et religieuse, ou encore la question de l'Islam et des musulmans dans les sociétés laïques.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.