Congo-Kinshasa: Nouveaux combats entre les FARDC et le M23 près du Rwanda

Deux militaires de Fardc avec des armes lourdes

L'armée congolaise et les rebelles du M23 se sont de nouveau accrochés ce mercredi sur plusieurs fronts dans la province du Nord-Kivu.

Après une soirée plutôt tranquille ce mardi (24 mai) dans la localité de Kibumba et le groupement de Buhumba, en territoire de Nyiragongo, de violents affrontements ont repris ce mercredi matin (25.05.2022) dans cette partie de la province du Nord-Kivu.

La rébellion du M23 revendique les attaques mais la société civile demande au gouvernement congolais de déclarer officiellement que cette attaque est une agression rwandaise.

Alors que certaines personnes qui s'étaient déplacées vers la ville de Goma ce mardi, se préparaient à rentrer chez elles à Kibumba, des tirs d'armes lourdes ont visé différentes collines qu'occupaient déjà les forces armées congolaises.

L'armée rwandaise est soupçonnée de conduire l'offensive mais c'est finalement la rébellion du M23, via son porte-parole, qui vient de revendiquer les attaques, disant vouloir se venger de l'implication des forces de la Monusco dans leur traque à Rutshuru.

Le M23 menace

Le M23 ajoute qu'ils ne s'arrêteront que lorsque le gouvernement congolais respectera les accords qu'ils ont signé conjointement.

"Les militaires FARDC sont venus nous attaquer sur l'axe Sabyinyo vers 4h30 du matin. Les affrontements étaient déjà déclenchés sur l'axe Mikeno. L'entrée en guerre des forces de la Monusco aura certainement un prix à payer. Nous irons cette fois jusqu'au bout, d'autant plus que nous revendiquons nos droits les plus légitimes. Nous avons passé 14 mois de négociations à Kinshasa et dès que nous sommes rentrés, les FARDC ont commencé à nous attaquer. Nous demandons simplement au gouvernement congolais d'être un interlocuteur approprié. Tout ce que nous nous sommes dit lors des négociations, nous devons le respecter", explique Major Willy Ngoma porte-parole militaire du M23.

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La société civile accuse le Rwanda

La société civile de la province du Nord-Kivu, par l'entremise de John Banyene, son président, demande au gouvernement congolais de ne pas négocier avec le M23 et affirme que cette rébellion est parrainée par le Rwanda. Selon lui, la RDC devrait donc se déclarer officiellement agressée par le Rwanda.

"Nous demandons à notre gouvernement de ne plus rester dans cette léthargie, il doit comprendre mieux que tout le monde que nous sommes agressés par le Rwanda parce que le M23 est toujours parrainé par le Rwanda. Ce n'est pas non plus le moment d'aller dans d'autres dialogues parce que nous en avons tenu assez sans résultats. Notre gouvernement doit être responsable", dit John Banyene, président de la société civile.

"Fermer les frontières"

Pour sa part, la société civile de la ville de Goma suggère la fermeture des frontières avec le Rwanda, afin d'éviter toute invasion qui pourrait menacer le chef-lieu de la province.

Marrion Ngavo le représentant de la société civile de Goma estime que "la société civile de la ville de Goma demande urgemment au gouvernement congolais de sécuriser la ville de Goma en fermant les frontières avec le Rwanda jusqu'à la fin des hostilités. Mais aussi en renforçant la sécurité sur le lac Kivu, en renforçant les effectifs militaires sur Gabiro et le long des limites entre le Rwanda et les territoires de Nyiragongo et Rutshuru".

Dans un communiqué rendu public ce mercredi, les Nations unies rapportent que plus de 10.000 déplacés sont arrivés près de Goma, fuyant les affrontements à Kibumba depuis mardi matin. L'Onu dit redouter que la situation humanitaire de ces réfugiés se dégrade rapidement.

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