Madagascar: " Intérêt supérieur " de l'enfant

Une fillette déclarée disparue avant-hier, avec sa nounou, mais fort heureusement, retrouvée saine et sauve en moins de 48 heures. Un jeune garçon de 7 ans, disparu lui aussi à Fianarantsoa en décembre 2021, et retrouvé il y a quelques jours à Toliara, soit plus de cinq mois après sa disparition. Une autre jeune fille, disparue, elle aussi, elle reste, aux dernières nouvelles, toujours introuvable. Deux de ces trois disparitions ont eu lieu cette semaine.

Imaginons-nous un instant à la place des parents de ces enfants et de cette jeune fille, l'angoisse, la panique, l'attente, peut-être aussi le sentiment d'impuissance ou d'incompréhension durant le moment - toujours long pour les proches - de la disparition. Ces cas de disparition ne sont que les derniers à être médiatisés et relayés largement sur les réseaux sociaux. Deux d'entre eux sont retrouvés vivants, en dépit de l'extrême violence subie par le garçonnet, qui s'est fait arracher un œil par ses ravisseurs. Des situations qui font froid dans le dos, et qui remettent sur le tapis la question de la sécurité des enfants dans leur environnement de vie et dans le cercle familial.

Car ces deux enfants disparus, puis retrouvés, même si les circonstances de leur disparition ne sont pas comparables, ont été à un moment exposés à un danger mais que personne, ni aucune structure, n'a permis de les en protéger. Un constat dont la finalité n'est pas de jeter la pierre sur quiconque. Néanmoins, la sécurité des enfants dans leur environnement de vie, au foyer comme à l'école, ou ailleurs, devrait demeurer une priorité sur toute autre chose. Alors quand une nénène, nouvellement embauchée pour s'occuper d'un enfant, disparaît avec celui-ci cinq jours après, il y a lieu de se poser la question sur les responsabilités des uns et des autres, et sur la protection des enfants dans ce modèle de mode de garde.

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Et que dire de ces enfants atteints d'albinisme, cibles d'enlèvement notamment dans les zones reculées. Ciblés pour leur état, et en vue de sombres perspectives des ravisseurs, ces enfants risquent de se faire kidnapper à tout moment. Mettre en place des structures formelles permettant de les protéger n'est pas une mince affaire, mais l'inertie n'est pas une option non plus. La protection de l'enfance, doit quitter le mode écrit pour être traduite en actes bien visibles et de préférence efficaces, au nom de ce que l'on affirme souvent dans un autre contexte : " l'intérêt supérieur " de l'enfant.

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