Madagascar: Des enfants quittent l'école faute d'infrastructures scolaires

Avotra, un adolescent qui vit à Antoby Avaratra, dans la commune d'Antanetibe Mahazaza, garde des bœufs dans les champs, pendant les heures de cours. Il a dit adieu à son projet d'avenir, devenir un ingénieur hydraulique. Le trajet pour l'école l'épuisait. " L'école se trouve à trois heures de marche de chez nous. Il part à 4 heures du matin le lundi, et arrive dans son école, au chef-lieu de la commune, à 7 heures. Il y reste la semaine, et ne rentre que le vendredi. Épuisé par le rythme, il a décidé d'abandonner. ", regrette sa mère qui mettait beaucoup d'espoir sur lui.

Ce fokontany qui se trouve à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de commune, n'a pas de collège d'enseignement général (CEG). Après le Certificat d'études primaires élémentaires (CEPE), les enfants et leurs parents ont le choix entre marcher trois heures pour aller à l'école ou abandonner. Beaucoup choisissent de quitter l'école. " J'ai obtenu le CEPE, mais je me suis dit que je ne pouvais pas aller loin dans les études, à cause du trajet épuisant. J'ai alors décidé d'aider mes parents dans les travaux des champs, en attendant de trouver mieux", témoigne Aina, une habitante d'Antoby Avaratra. Beaucoup d'enfants en âge d'être scolarisés ne vont pas à l'école faute d'infrastructures scolaires. Cela, même dans la région d'Analamanga.

Selon les explications du maire de la commune d'Antanetibe Mahazaza, le nombre de population dans ce fokontany d'Antoby Avaratra, ne permet pas encore d'y implanter un collège d'enseignement général (CEG) ou un lycée. " Il faut mobiliser beaucoup d'enseignants pour faire fonctionner un CEG. Mais cela n'est pas possible. L'effectif des élèves est insuffisant pour demander l'ouverture d'un CEG", lance le Dr Louis Firmin Rakotonomenjanahary, maire de cette commune.

L'État a comme objectif de créer une école primaire publique par fokontany et un CEG par commune. Mais vu les besoins, l'enclavement et l'éloignement de certains villages, l'État ne doit plus fonctionner avec cette vision. Au moins des centres de formations professionnelles doivent être créés dans chaque village, pour donner une opportunité de réussite aux jeunes.

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