Afrique: La BAD pointe des perspectives de croissance soumises à "une forte incertitude"

Les perspectives de croissance sont soumises à "une forte incertitude avec des risques plutôt défavorables", soutient l'économiste en chef à la Banque africaine de développement (BAD), Kevin Urama.

"Les retombées du conflit russo-ukrainien et les sanctions correspondantes contre la Russie pourraient entraîner une baisse de la production mondiale plus importante que prévue actuellement", a-t-il dit.

Il présentait, mercredi, à Accra (Ghana), le rapport sur les perspectives économiques de l'Afrique en 2022, dans le cadre des travaux des 57èmes assemblées annuelles de la BAD.

Selon l'économiste en chef de la BAD, par ailleurs vice-président par intérim du Complexe pour la gouvernance économique et la gestion des connaissances, "la faiblesse des campagnes de vaccination contre la Covid-19, associée à l'émergence de nouveaux variants, peut obliger les pays à maintenir certaines restrictions".

Kevin Urama a pointé un faible taux de vaccination en Afrique, où seulement 15,3% de personnes étaient entièrement vaccinées en fin mars 2022, alors que l'objectif fixé était d'arriver à au moins 60% des personnes vaccinées dans le monde.

M. Urama a cité, parmi d'autres facteurs pouvant influer négativement sur les perspectives de croissance économique en Afrique, "une forte vulnérabilité liée à l'endettement, le resserrement des conditions financières internationales lié à l'endettement, l'accroissement des risques environnementaux et les problèmes socio-politiques et de sécurité".

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Aussi, malgré un rebond de la croissance, les impacts de la pandémie de Covid-19 sur la vie et les moyens de subsistance des africains ont perduré en 2021, a-t-il fait valoir.

La Banque africaine de développement (BAD) note ainsi dans son rapport qu'environ 30 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté en 2021, à cause de la crise sanitaire, alors que les pays africains ont perdu près de 20 millions d'emplois cette même année.

"Les fondamentaux macro-économiques se sont généralement améliorés, mais des difficultés considérables subsistent à moyen terme, en grande partie en raison de l'effet persistant de la pandémie et de la volatilité causée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il souligné.

Il soutient que la croissance du PIB réel en Afrique devrait ralentir de 4,1% en 2022, comparée aux 6,9% de 2021, en raison en grande partie des effets négatifs de la pandémie persistante de Covid-19 et de l'éclatement du conflit en Europe.

Ce rapport, "document phare de la BAD", selon son président Akinwumi Adesina, souligne le rôle que les Africains auront à jouer pour la relance de leur économie avec "la nécessité de créer un environnement commercial macroéconomique et financier favorable".

"C'est une condition sine qua non pour mobiliser et attirer davantage de financements", a-t-il ajouté.

Le rapport de plus de deux cent pages de la BAD sur les perspectives économiques de l'Afrique (PEC 2022) porte sur le thème "Soutenir la résilience climatique et une transition économique juste en Afrique". Il vise notamment à "sensibiliser aux effets dévastateurs du changement climatique sur le continent".

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