Madagascar: Au pair impair

Chercher la petite bête. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères relatif aux formalités dissuasives pour une migration à l'étranger a volé la vedette aux autres actualités cette semaine.

Pire il a causé un nombre incalculable de réactions que le Sg du MAE ainsi que le ministre de la Fonction publique, des lois sociales et de l'emploi ont dû monter au créneau pour calmer les esprits. L'occasion pour dire qu'il s'agit de mesures destinées à protéger les jeunes contre les éventuels abus de leur employeur. Soit, c'est bien un État qui pense à ses citoyens et à leur sécurité. Mais il semble qu'on a fait un amalgame entre les candidats à l'abattoir pour l'eldorado du Moyen Orient ou des pays du Golfe et les jeunes au pair acceptés dans une famille d'accueil ou les réglementations internationales sont bien claires. À ce qu'on sache, jusqu'ici il n'y a jamais eu de plainte pour mauvais traitement de ces jeunes ni d'un SOS pour rapatriement d'un corps d'un jeune décédé pour torture.

Il s'agit donc de mesures tout à fait intempestives et non motivées par une urgence ou des cas alarmants. Elles n'ont fait qu'attiser les rancœurs et les frustrations causées par des conditions sociales compliquées. Au lieu d'apaiser la situation très tendue avec la hausse des prix, l'insécurité, la corruption, le délestage, les coupures d'eau, le mauvais état des routes, la crise sanitaire... Il fallait pas en rajouter. C'est d'autant plus révoltant qu'une opportunité de sortie à l'étranger constitue une véritable bouée de sauvetage pour les jeunes face au chômage, aux problèmes éternels dans les universités.

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Il y a mieux à faire dans une situation sulfureuse où une mauvaise décision risque de tout embraser.

Il fallait pas enlever une barbe à un chat qui dort. La situation n'est pas sans rappeler celle du mandat de Rajaonarimampianina avec des décisions controversées et irréalistes comme la privatisation du service de visa, de la direction générale des impôts, la fausse digitalisation des permis de conduire et des cartes grises, le changement de la loi électorale... À l'arrivée la facture a été salée. Les électeurs ont fait payer une note plus que salée lors de la présidentielle.

L'addition des bourdes tout au long d'un mandat se paie toujours au seul moment où le dernier mot appartient à celui à qui on a fait tout subir durant cinq ans. Là le verdict est sans appel et irréversible. L'histoire n'est elle pas un éternel recommencement?

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