Burkina Faso: Gouvernement - Faîtière des boulangeries - Statu quo sur le prix du pain

Journée marathon pour le Premier ministre, Albert Ouédraogo, que celle du jeudi 26 mai 2022. Le chef du gouvernement a, en effet, rencontré dans ses appartements à Ouagadougou tour à tour les premiers responsables du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), de la Chambre de commerce et ceux de la faîtière des boulangers et pâtissiers.

Il a essentiellement été question, au cours des audiences, de la hausse continue du prix des produits de grande consommation dont le pain, qui cristallise présentement le débat au sein de l'opinion publique. Sur ce point précis, le coût de la baguette est maintenu à 150 F CFA, en attendant de poursuivre la discussion pour trouver un terrain d'entente qui satisfasse toutes les parties prenantes.

Le long temps mis par le PM et ses collaborateurs pour se concerter avec les gourous du patronat et de la Chambre de commerce ne laissait aucun doute quant à l'ambiance houleuse des débats dans la salle de conférences de la primature. Les journalistes, comme d'habitude en pareille circonstance, ont fait le pied de grue, dans le secret espoir d'avoir au finish la substance de ce qui s'est dit entre quatre murs.

A la sortie du premier groupe reçu par le PM, on a appris du ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, que c'est à la demande du PM que la rencontre a été initiée. Les problèmes de famille, a-t-il souligné, se règlent en famille. Selon lui, sur la crise née du renchérissement de la vie, il était donc tout à fait normal de réfléchir ensemble avec le chef d'orchestre du gouvernement pour harmoniser les points de vue, mettre en place une synergie d'actions avec les principaux acteurs, en première ligne les patrons et les bonzes de la Chambre de commerce. Pour ce faire, a indiqué le ministre Bilgo, un comité permanent a été envisagé pour mener la réflexion, en vue de parvenir à des propositions qui donnent satisfaction à toutes les parties.

%

Intervenant au nom de ses collègues, Seydou Diakité, directeur général pays du Groupe Bolloré, par ailleurs premier vice-président du CNPB, a souligné que l'option a été faite de réfléchir avec le gouvernement sur les préoccupations de l'heure, afin de résorber durablement la crise. A l'en croire, l'exécutif est dans son rôle en choisissant de les rencontrer, et les discussions vont se poursuivre pour trouver ensemble des solutions consensuelles. Il est de bon ton, a-t-il ajouté sans entrer dans les détails, que la concertation puisse se poursuivre.

De même qu'avec le premier groupe, foi du porte-parole Bilgo, le PM Albert Ouédraogo a étudié avec la faîtière des boulangers et pâtissiers la crise qui est pendante. Il a été décidé, a-t-il affirmé, de garder le pain à un prix accessible avec une qualité irréprochable. Les acteurs locaux, a-t-il poursuivi, ont tous marqué leur disponibilité à aller au dialogue. De façon unanime donc, ils ont convenu de ne pas augmenter le prix de la baguette de pain de 200 g. En retour, le gouvernement consent à trouver des solutions adéquates pour accompagner la faîtière. Il s'engage dans ce sens à lui faire des propositions d'allègements fiscaux. Une nouvelle rencontre a été fixée au jeudi 2 juin prochain pour prendre, d'un commun accord, les mesures idoines qui puissent satisfaire les uns et les autres.

Le représentant de la Fédération des patrons de boulangeries, pâtisseries et confiseries du Burkina ainsi que de la Ligue des jeunes promoteurs de boulangeries et pâtisseries,Omar Yugo, a soutenu qu'ils ont exposé les problèmes qu'ils rencontrent au Premier ministre et à ses collaborateurs, lesquels se sont montrés tous attentifs. Ils ont été invités par l'autorité, a-t-il souligné, à penser d'abord à l'intérêt du pays, qui se trouve être actuellement à la croisée des chemins avec la hausse vertigineuse des prix des produits de grande consommation. Il a confirmé que le prix du pain resterait inchangé, c'est-à-dire à 150 F CFA.

La demande a alors été formulée à l'exécutif de lever la mesure qui frappe les boulangeries sous scellées. A en croire M. Yugo, la faîtière des boulangers reste attentive aux propositions du gouvernement, à qui elle a d'ailleurs demandé d'accepter ses excuses pour sa sortie unilatérale, mais indépendante de sa volonté. Même regret exprimé à l'endroit des populations auxquelles la corporation demande de comprendre que ce n'est nullement de gaieté de cœur qu'elle a décidé dernièrement de l'augmentation du prix de la baguette de pain.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.