L'Union africaine (UA) a lancé, le 25 mai, les préparatifs de deux sommets extraordinaires consécutifs prévus en fin de semaine en Guinée équatoriale, le premier sur les crises humanitaires et le second sur le terrorisme et les changements inconstitutionnels de gouvernement.
Une vingtaine de chefs d'Etat est attendue à Malobo, au moment où l'UA estime que 113 millions d'Africains ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence en 2022, que le "terrorisme" jihadiste gagne tout le continent et après deux années marquées par quatre coups d'Etat reconnus comme tels par l'organisation panafricaine, qui a suspendu de ses instances le Mali, le Soudan, le Burkina Faso et la Guinée.
Les préparatifs ont commencé mercredi après-midi dans la capitale équato-guinéenne par la cérémonie d'ouverture d'une session du Conseil exécutif de l'UA et le discours du président de sa Commission, le diplomate tchadien, Moussa Faki Mahamat. "Environ 113 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire en Afrique dont 48 millions sont des réfugiés, des demandeurs d'asile et des déplacés internes", a-t-il détaillé.
Ce besoin d'aide urgente concerne quinze pays africains les plus touchés par les crises. Ce premier sommet humanitaire extraordinaire, qui réunira aussi des donateurs pour tenter de mobiliser des fonds, se tiendra le 27 mai. Selon l'UA, les besoins humanitaires augmentent rapidement en Afrique, notamment à cause des chocs climatiques et des conflits qui ont augmenté de manière exponentielle les besoins humanitaires.
Plus de trente millions de personnes sont des déplacées internes sur le continent, dont plus de dix millions d'enfants de moins de 15 ans, selon l'UA. En cause, les conflits intercommunautaires dans certaines régions et l'insécurité alimentaire.
Sur le continent qui compte 1,4 milliard d'habitants, 282 millions de personnes sont sous-alimentées, en augmentation de 49 millions par rapport à 2019, appuie l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Le second sommet qui s'ouvre samedi, intitulé "Terrorisme et changements inconstitutionnels de gouvernement", abordera "le terrorisme, une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l'est de la République démocratique du Congo", a détaillé le président de la Commission de l'UA en ajoutant : "le terrorisme ne cesse d'étendre sa loi macabre avec des conséquences considérables sur les finances, les économies et la sécurité des populations".
"Quant aux changements inconstitutionnels de gouvernement, fléaux récents mais heureusement encore très localisés sur le continent, il vient marquer un recul des processus démocratiques engagés dans de nombreux pays depuis une vingtaine d'années", a conclu Faki Mahamat.
