Burkina Faso: Quelles solutions propose la junte face au djihadisme ?

le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba,est l'homme à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Le désespoir et le mécontentement de la population au Burkina Faso continue de se manifester face à l'incapacité des militaires au pouvoir d'enrayer les attaques djihadistes

Les attaques attribuées aux groupes djihadistes ou à des groupes armés non identifiés fragilisent de plus en plus la junte au pouvoir à Ouagadougou. Mercredi dernier, le 25 mai, dans la commune de Madjoari, dans l'est du pays, 50 civils ont été tués par des individus armés non identifiés. Ceux-ci tentaient de fuir leur ville encerclée par les djihadistes.

Une promesse non tenue ?

En effet, depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire, les attaques terroristes se multiplient. Cheick Ouattara, membre du Balai citoyen du Burkina Faso, un organe de la société civile, affirme que cela traduit l'impuissance de la junte à sécuriser le pays alors que c'était la promesse faite à la population après le coup d'Etat qui a renversé l'ancien président Roch Marc Kaboré, en janvier dernier.

"Le premier discours dit que c'est à cause de cette situation sécuritaire qu'ils ont pris les responsabilités. Du moment où ils les ont prises, ils avaient l'onction de la population parce qu'on pensait qu'ils allaient pouvoir renverser les tendances. Mais jusque-là, ce qui est donné de voir déçoit beaucoup".

Les solutions proposées

Cependant, la junte au pouvoir s'efforce de chercher des solutions à la question du terrorisme. Début avril, la primature a mis en place une équipe composée de 19 personnes issues de l'armée et de la société civile pour réfléchir sur la résolution de la question du terrorisme.

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Ces derniers doivent élaborer un plan d'action pour mettre en œuvre la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, mise en place en 2021.

Entretemps, le mécontentement de la population continue de se faire sentir, même si Serge Oulon, journaliste et spécialiste en matière de sécurité, pense "qu'il serait quand-même superficiel, trop facile de croire que le simple fait de faire un coup d'Etat pourrait résoudre la question sécuritaire en un mois ou deux. Ça dénote tout simplement que le coup d'Etat était une vraie fausse omission par rapport à ce que le pays vit", poursuit-il.

Avant le putsch de janvier, le gouvernement burkinabè a souvent été critiqué pour ne pas donner à l'armée les moyens nécessaires dans sa lutte contre les groupes djihadistes. Désormais au pouvoir, les militaires sont forcés d'enregistrer des résultats rapides s'ils ne veulent pas voir l'opinion publique se retourner contre eux.

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