La réalité de l'emploi et du dynamisme économique ont été mis à nu dans le rapport intitulé " création d'emplois à Madagascar : Défis et Recommandations ". Signé Dr Herinjatovo Aimé Ramiarison, le document apporte une analyse approfondie de la question de la précarité de l'emploi dans la Grande île.
Dont une des manifestations serait un fort " taux de sous-emploi lié à un emploi inadéquat ". Ce, malgré un taux d'activité net en hausse (73%), un taux d'occupation très élevé (95% selon le RGPH-3) et un taux de chômage faible (4,2%). En effet, selon toujours ce document, " le taux de sous-emploi lié à un emploi inadéquat était de 42.2% en 2010, selon l'enquête auprès des ménages (EPM) réalisée par l'INSTAT ". Un taux qui aurait doublé en l'espace de dix ans si l'on se réfère toujours au rapport, soit, " 89,7% chez les femmes et 75,1% pour les hommes " en 2017.
La situation de sous-emploi serait causée par " l'état de pauvreté et de vulnérabilité de beaucoup de Malgaches qui les oblige à accepter un travail même avec des conditions défavorables et précaires. La faible proportion du chômage de longue durée, soit 34% selon l'ENEMPSI, signifie que la durée du chômage tend à être plus courte, étant donné l'absence d'allocation chômage et que l'impératif de survie ne permet pas aux gens de rester sans travail pendant une longue période ", peut-on lire dans le rapport.
Ce taux serait mesuré par le pourcentage des travailleurs qui reçoivent un salaire inférieur au niveau minimum garanti par la loi. Ainsi, plus de " 80% des actifs occupés sont concernés par cette problématique en 2012, ayant reçu une rémunération mensuelle inférieure à 100 011 MGA, soit 45,56 USD. Les travailleurs ruraux sont plus affectés (84,6%) que les travailleurs urbains (67,9%) selon l'ENEMPSI 2012 ", note toujours le rapport du Dr Herinjatovo Aimé Ramiarison.
