Centrafrique: Mandats présidentiels - L'opposition fustige une "rupture de l'ordre constitutionnel"

En Centrafrique, après l'annonce par un député de la majorité présidentielle, jeudi 26 mai, d'un projet de loi déposé à l'Assemblée nationale portant de modifications de plusieurs articles de la Constitution dont celui qui instaure un verrou de deux mandats pour le chef de l'État, l'opposition dite " démocratique " qui regroupe les principaux opposants centrafricains est montée au créneau.

L'opposition centrafricaine dénonce " un acte d'une extrême gravité aux conséquences imprévisibles pour notre pays " et " une initiative de rupture de l'ordre constitutionnel qui annonce la fin de la démocratie chèrement acquise au prix de multiples sacrifices ". Même son de cloche de la société civile qui ne veut pas entendre parler de cette initiative qui vise à permettre au président en place d'aller au-delà du terme prévu par la Constitution.

Une première tentative qui a échoué

Joseph Bindoumi, le président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme rappelle qu'une première tentative dans ce sens avait déjà échoué : " Quand le président de la République a demandé la tenue d'un dialogue républicain, au cours de ce dialogue, des gens ont sorti l'idée de vouloir modifier la Constitution. La recommandation préparée a été rejetée totalement. Quand il y a des situations comme ça, on ne commence pas un mois après pour dire "nous allons faire une proposition de loi pour modifier telle ou telle disposition de la Constitution". C'est une erreur monumentale qui risque de provoquer des situations que personne ne peut contrôler. "

" Les hommes doivent s'adapter à la loi "

" Et puis, ce que je voudrais ajouter, dit l'homme, en tant que juriste, ce n'est pas la loi qui s'adapte aux hommes, mais ce sont les hommes qui doivent s'adapter à la loi. Donc, cette démarche est une démarche tout à fait malheureuse et toutes les organisations de la société civile sont debout pour qu'une telle forfaiture ne se fasse pas en République centrafricaine, parce que cette forfaiture peut avoir des conséquences suffisamment graves ".

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