Afrique: Du protectionnisme contre les pénuries de céréales

L'Ouganda et le Ghana misent sur le protectionnisme et interdisent l'exportation de céréales suite à l'invasion russe en Ukraine.

Pour certains pays comme le Ghana, l'interdiction d'exporter des céréales a été actée en septembre dernier et devrait durer une année. Cela s'applique au maïs, au riz, au soja et à d'autres céréales.

Dans un premier temps, le gouvernement ghanéen avait expliqué que cette interdiction d'exportation de céréales et d'engrais avait pour objectif d'assurer la sécurité alimentaire, en partie à cause des conséquences de la pandémie de Covid-19.

Cependant, les agriculteurs ghanéens qui gagnent leur vie en vendant leurs cultures dans la région supportent mal la prolongation de cette interdiction pour remédier aux effets de la guerre en Ukraine.

Wangarindo Nontagmah, un fermier du nord du Ghana se demande : "Si le gouvernement ne peut pas contrôler le prix des intrants agricoles tels que les engrais, comment peut-il s'attendre à ce que nous restions dans les affaires en réduisant le coût de nos produits"?

Durcissement des mesures en Ouganda

En Afrique de l'Est, l'Ouganda a aussi imposé de telles restrictions sur certains produits, notamment le blé, le maïs, le riz et le soja. Mais plus particulièrement, ce pays a imposé des taxes très élevées pour tenter de dissuader les commerçants de vendre leur production ailleurs.

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Andrua Kassim, un chauffeur de camion qui faisait la navette entre l'Ouganda et le Soudan du Sud, explique les pertes que les nouvelles mesures lui ont causées.

"Avant, tout allait bien. On pouvait même envoyer trois camions par jour, mais comme vous l'avez constaté, il n'y a plus rien à transporter. Avant, c'était rempli".

Les deux pays expliquent que ces mesures sont la conséquence de l'invasion russe en Ukraine qui a provoqué des pénuries de céréales et d'engrais.

D'autres pays, notamment la Guinée, avaient quant à eux commencé à connaître une pénurie de céréales bien avant.

A cause de la pandémie de Covid-19, le Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) a dû débloquer plus de 500.000 dollars pour aider plus de 2.000 exploitants agricoles pauvres et leur permettre d'avoir accès aux intrants agricoles.

La plupart de ces exploitants pratiquent une agriculture familiale axée sur les cultures vivrières, principalement les céréales (riz et maïs), les tubercules et l'huile de palme.

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