Tunisie: La Commission de Venise persona non grata au pays

Kaïs Saïd, Président de la République Tunisienne

Le président tunisien Kaïs Saïed est en colère contre la Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l'Europe sur les questions constitutionnelles. Les membres de cette commission ont été sommés, lundi 30 mai, de quitter immédiatement la Tunisie. Ils sont accusés " d'ingérence dans les affaires internes tunisiennes " et " d'atteinte à la souveraineté " du pays.

C'est en recevant son ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi au Palais de Carthage que le président Kaïs Saïed a taclé lundi la commission l'accusant de s'immiscer dans les affaires tunisiennes. Il a même menacé de retirer la Tunisie de cette commission.

Dans un rapport émis récemment, concernant le cadre constitutionnel et législatif du référendum du 25 juillet sur l'amendement de la Constitution, la commission a souligné l'incongruité de l'annonce officielle d'une date de référendum avant la publication préalable du projet de texte de la nouvelle Constitution.

Elle a également estimé qu'il n'était pas réaliste d'organiser un référendum en l'absence de règles claires et établies à l'avance.

Des critiques qui avaient déjà été énoncées par les détracteurs de Kaïs Saïed suite à l'annonce officielle de la date du référendum, unilatéralement fixée par le président tunisien. Ce qui pourrait constituer, selon eux, " un processus bâclé susceptible d'instaurer une autocratie ".

Par ailleurs, le président Kaïs Saïed a exclu les partis politiques au dialogue national annoncé début mai, contrairement à l'UGTT, la puissante centrale syndicale qui est conviée mais qui a refusé d'y participer. Selon elle, le dialogue dans le format proposé par le président vise à cautionner " des conclusions décidées unilatéralement à l'avance ".

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