Afrique de l'Est: Les tensions entre la RDC et le Rwanda au menu d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

Membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (photo d'archives).

La situation dans l'Est congolais et la résurgence du M23 étaient au menu d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies mardi soir 31 mai. L'ONU s'inquiète de l'impact humanitaire de cette nouvelle crise, avec déjà plus de 75 000 déplacés internes, et 11 000 personnes réfugiées en Ouganda. Devant le Conseil, le chef de la diplomatie congolaise a réitéré ses accusations contre Kigali.

Venu à New York demander une condamnation du M23 et du Rwanda, le chef de la diplomatie congolaise Christophe Lutundula s'est alarmé de la situation humanitaire dans l'Est. Il a enjoint le conseil à " assumer ses responsabilités ".

" On a parlé des femmes, des enfants, des personnes âgées qui ont rempli par dizaines de milliers les routes de Rutshuru, les routes de Rumangabo, en train de fuir la mort, transportant des kilos sur la tête, en quête de sécurité. Assumez vos responsabilités ".

Les allégations de collusion sont " infondées et inacceptables ", a répondu l'ambassadeur rwandais à l'ONU. Selon Claver Gatete, le problème du M23 est interne à la RDC. " Le Rwanda n'a absolument aucun intérêt à déstabiliser la RDC. Le gouvernement rwandais observe que ces allégations sont une tentative de certains acteurs congolais d'externaliser le conflit pour des jeux politiques internes, ce qui est dangereux et devrait être dénoncé. "

L'ambassadeur rwandais a en revanche pointé du doigt la " coopération militaire entre la RDC et les FDLR ".

La représentante d'Antonio Guterres, la Ghanéenne Martha Ama Akyaa Pobee, a pour sa part demandée au Conseil de " peser de tout son poids pour stabiliser la région et mettre fin définitivement à l'insurrection du M23 ".

L'Angola a entamé une médiation entre la RDC et le Rwanda en vue d'une baisse de tension, et Luanda espère organiser prochainement une rencontre entre les présidents des deux pays, qui ont échangé mardi avec João Lourenço.

Il faut engager au plus vite la désescalade, obtenir que les groupes armés, notamment le M23, déposent les armes sans conditions et assurer une réponse régionale et internationale unie et déterminée.

Bintou Keita, la cheffe de la Monusco

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