Madagascar: Filière lait - Le volume des importations de produits laitiers a doublé en cinq ans

La plateforme regroupant tous les acteurs opérant dans la filière lait, connue sous le sigle de MDB ou Malagasy Dairy Board, a célébré, cette année, la Journée Mondiale du Lait à travers le projet PROFILAIT financé par l'Union européenne.

À cette occasion, cette plateforme ne cesse d'interpeller l'Etat face à l'envahissement des importations des produits laitiers à Madagascar. En effet, le volume de ces importations a doublé en l'espace de cinq ans, atteignant les 11 millions de kg en 2020, a-t-on appris. Leur qualité laisse également à désirer. À titre d'illustration, une marque de lait concentré sucré importée est très prisée par les consommateurs, en raison de son petit prix, alors que ce produit n'est même pas à base de lait, en plus de contenir de l'huile de palme.

Ce qui pourrait nuire à la santé publique d'autant plus que cet ingrédient est interdit dans de nombreux pays. Parlant de la poudre de lait importée, la taxe appliquée par l'Etat s'élève à 5% alors qu'il s'agit d'un produit semi-transformé. Ce qui risque d'engendrer une concurrence déloyale pour les acteurs locaux opérant dans le secteur de la production et de la transformation laitière.

Révision des taxes. Ce n'est pas tout ! De nombreux produits laitiers importés, surtout les fromages ayant des dates de péremption qui arrivent à leur terme, sont encore reconditionnés et mis en vente sur le marché local, a-t-on dénoncé. Force est pourtant de reconnaître que ce sont des produits facilement périssables. Face à cet état de fait, le MDB exhorte ainsi l'administration en charge de la Douane et du commerce à renforcer le contrôle systématique des produits laitiers importés.

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La révision du droit à l'importation à 10%, selon les normes fiscales, s'impose également car il s'agit d'un produit semi-transformé, a-t-on indiqué. Au Maroc, cette taxe à l'importation appliquée sur les poudres de lait importées s'élève à 125%. En effet, la situation actuelle ne fait que privilégier les importations de produits laitiers, au lieu de stimuler la production locale tout en promouvant les chaînes de valeur locale pour atteindre l'autosuffisance alimentaire.

Contraintes. Parlant de la production laitière à Madagascar, elle atteint à peu près 120 millions de kg contre environ 100 millions de kg en l'espace de quelques années, grâce au renforcement de capacité des acteurs de la filière par MDB en partenariat avec le ministère de tutelle.

Cependant, l'accès au foncier permettant de développer les cultures fourragères à grande échelle, l'insémination artificielle et l'accès aux médicaments pour traiter les maladies constituent encore des contraintes empêchant le développement de la filière lait. L'insuffisance du nombre de vétérinaires travaillant sur place, n'est pas en reste. En dépit de tout cela, MDB reconnaît que cette filière or blanc a amorcé une bonne croissance.

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