Le 24 mai dernier, le géant suisse du négoce pétrolier Glencore reconnaissait devant la justice américaine avoir versé pour près de cent millions de dollars de pots-de-vin à des officiels et des agents publics dans huit pays du monde. Au Cameroun, où la Société nationale des hydrocarbures a été cité par Glencore, l'affaire fait grand bruit. En Côte d'ivoire, en revanche, l'affaire passe inaperçue alors que Glencore a pourtant reconnu avoir soudoyé des responsables du secteur pétrolier durant la présidence de Laurent Gbagbo.
Entre 2007 et 2010, des responsables de Glencore ont versé des pots-de-vin pour un montant total de 4 millions de dollars à des responsables ivoiriens du secteur pétrolier. Une somme qui selon le négociant suisse lui a permis de réaliser 30 millions de dollars de profits sur des achats de cargaisons de pétrole. Ces aveux ont été fait devant les juges américains et britanniques. Ils constituent une petite partie des faits de corruption reconnus par Glencore dans ses activités mondiales.
En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, on ignore quels sont les agents publics et les responsables qui ont bénéficié de ces pots-de-vin. L'accord conclu avec la justice américaine ne le précise pas. Pour l'instant, en Côte d'Ivoire l'affaire n'émeut pas grand monde. Le gouvernement ivoirien dit ne pas avoir été saisi par la justice américaine.
La justice ivoirienne, quant à elle, pourrait fort bien enquêter mais rien n'a encore été entrepris en ce sens, d'après un membre du gouvernement. Pourtant, plusieurs voix se sont élevées pour suggérer aux pays africains d'enquêter sur ces pratiques dont ils sont les victimes. C'est le cas par exemple d'Helen Clark la président de l'Itie, l'Initiative pour la transparence des industries extractives qui suggère à la Côte d'ivoire, mais aussi au Cameroun, à la RDC et au Nigeria d'examiner ces cas, et d'intervenir rapidement.