Dakar — L'exposition "off" intitulée "La Cour des comptes en lumière" marque le début d'un partenariat à renforcer entre les juges financiers et les artistes, a déclaré samedi le premier président de cette institution, Mamadou Faye.

"La Cour des comptes est fière et contente d'abriter cette belle exposition faite par quelques artistes, les plus talentueux de notre pays et du continent", a-t-il déclaré, en présidant le vernissage de cette exposition.

Il estime que "ce n'est qu'un début pour un partenariat renforcé, à développer et à cultiver entre les artistes et les juges financiers".

"Nous vous disons : nous comptons continuer cela à travers les rencontres qui auront lieu à Dakar, ici dans cette salle qui abrite le siège de la Cour, qui est un siège digne d'une haute institution comme la Cour", a-t-il ajouté.

Le premier président de la Cour des comptes a présidé, vendredi, le vernissage de cette première exposition

Et c'est dans ce bâtiment flambant neuf, "conçu par des architectes sénégalais et construit par des opérateurs sénégalais", qu'il a présidé la cérémonie.

Il estime que la Cour des comptes devra profiter de cette manifestation culturelle, pour dégager les moyens qui lui permettront d'acheter, chaque année, des œuvres artistiques.

"J'espère que nous pourrons le remplir dignement, car rien ne peut se faire et ne doit se faire sans la culture", a ajouté Mamadou Faye.

"La Cour des comptes en lumière" met en exergue le travail de cinq peintres majeurs de la scène artistique sénégalaise : Viyé Diba, Anta Germaine Gaye, Moussa Tine, Daouda Ndiaye, Fodé Camara qui est également scénographe).

L'architecte Malick Mbow, concepteur du bâtiment, fait aussi partie de l'exposition avec ses portraits représentant l'ordinateur des différentes personnalités de la Cour des Comptes et des quatre présidents de la République du Sénégal.

Fodé Camara rend par ailleurs hommage aux Tirailleurs sénégalais de Thiaroye 44 à travers le portrait de l'un d'eux.

Dans "Prière pour un retour à la paix", un tableau acrylique sur toile où dominent des couleurs chaudes, notamment le rouge, il se fait le chantre de la paix.

Moussa Tine, qui a exposé sept tableaux, peint le "KO urbain" avec l'occupation anarchique des voies urbaines dans les capitales africaines et particulièrement à Dakar.

Ses toiles accueillent sa nouvelle technique qui consiste à peindre avec la main, une manière pour l'artiste d'être plus en contact avec la toile, et par ricochet, avec le sujet.

Cette exposition a permis la rencontre du judiciaire et du monde artistique, s'est réjoui le premier président de la Cour des comptes, estimant que "l'indépendance du magistrat rime avec la liberté de l'artiste".

La Cour des comptes préside l'Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle et l'Association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l'usage du français, a rappelé Mamadou Faye.

"C'est une marque de confiance qui rencontre le talent de nos artistes qui sont connus à travers le monde. Ce bâtiment représente dignement la Cour des comptes, qui est la première institution de contrôle des finances publiques du pays", conclut-il.