Terrorisme, banditisme, kidnapping, conflits entre agriculteurs et éleveurs, ou encore sécessionnisme... Au Nigeria, pas une région du pays n'est épargnée par un défi sécuritaire majeur et la perspective de la présidentielle - en 2023 - représente une potentielle source d'instabilité supplémentaire.
Ces préoccupations sont exprimées par Nextier, un organisme de veille et de conseil spécialisé dans le développement au Nigeria. Dans leur dernier article, les analystes plaident pour que les autorités fédérales s'appuient davantage sur les leaders communautaires afin d'apaiser les tensions.
Un État " trop autocratique "
Mais le Dr Ndubuisi Nwokolo basé à Abuja, regrette que la réponse aux problèmes n'ait été quasiment que sécuritaire sous la présidence de Muhammadu Buhari, lui-même un militaire, depuis 2015 : " Nous avons vu l'État fédéral devenir trop autocratique, considérant que la solution à chaque problème était le déploiement de militaires, des forces armées nigérianes à travers le pays. Ils n'ont pas essayé d'utiliser d'autres moyens. Il y a eu une baisse des investissements dans les processus de paix, dans le renforcement de la paix, des mécanismes qui auraient pu éviter l'escalade de la violence. C'est inquiétant. "
Violences, meurtres de civils en hausse
" Parce que si l'État a déjà du mal à assurer la sécurité, dit encore le Dr Ndubuisi Nwokolo, comment va-t-il assurer la sécurité durant la période électorale ? Sachant que, la plupart du temps, les élections au Nigeria donnent lieu à des violences. Il faut trouver une solution ". Selon Nextier, les cas de violences et de meurtres de civils sont déjà en hausse et les cas de kidnappings contre rançon rapportés et enregistrés chaque semaine se comptent par dizaines.