Madagascar: Coopération - La Suisse s'intéresse au secteur aurifère

Récemment de retour au pays après une mission en terre helvétique, le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques, Olivier Herindrainy Rakotomalala, a reçu l'Ambassadeur de la Confédération Suisse résidant à Madagascar, Chasper Sarott, ce mardi 31 mai à Ampandrianomby. Les discussions ont porté essentiellement sur les axes de coopération à développer dans le secteur de l'or.

Selon un communiqué du ministère des Mines et des Ressources Stratégiques, la rencontre entre le membre du gouvernement et le diplomate suisse " a été une occasion pour les deux personnalités de passer en revue ce voyage en Suisse, ainsi que les possibilités de coopération avec Madagascar dans plusieurs domaines, dont la filière or ".

Le département ministériel qui assure la tutelle de la filière aurifère qui a aussi ajouté que dans le cadre de la concrétisation des réserves nationales d'or, Olivier Herindrainy Rakotomalala a effectué un voyage en Suisse afin de pouvoir avancer dans les préparatifs des procédures afférentes à la conversion de l'or stocké auprès de la Banque Centrale de Madagascar en or monétaire. Pour sa part, à l'occasion de l'entrevue avec le ministre, l'Ambassadeur Chasper Sarott a souligné que Madagascar dispose de plusieurs ressources qui pourraient rapporter beaucoup au pays et que le secteur de l'or pourrait bénéficier d'une coopération renforcée avec Berne.

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Pour rappel, en novembre 2020, l'Ambassadeur de la Confédération Suisse à Madagascar, lors d'une visite de courtoisie au titulaire d'alors du même portefeuille, avait déjà évoqué la perspective d'une consolidation de la coopération entre Madagascar et la Suisse dans le domaine des ressources naturelles, notamment minières. " Nous tenons à rendre honneur au secteur minier qui est un secteur très important pour l'économie de Madagascar. Vus la ferme résolution de l'État et les efforts déjà menés pour se constituer une réserve nationale d'or, ainsi que de promouvoir une exploitation formelle et traçable de la filière aurifère, la question de la gestion des réserves d'or a été au centre des échanges lors de cette rencontre ", avait-il indiqué à cette occasion.

De l'or à monétiser

Le diplomate a également fait savoir que la Suisse fait partie des pays qui possèdent la plus grande réserve d'or. Outre les échanges et partage d'expérience, cette visite a été aussi l'occasion de discuter des opportunités de collaboration entre les deux pays, en termes d'investissement dans le secteur extractif. Dans ce contexte, la question de la mise à jour du cadre légal, à travers la réforme du Code Minier a été également soulevée.

Rappelons que c'est durant le courant de l'année 2020 que la Banque centrale de Madagascar (BCM) a annoncé la mise en route du projet de mise en place d'une réserve nationale d'or dans le but d'améliorer les recettes en devises issues des exportations sur la balance de paiement. C'est ainsi qu'a été lancé un appel à manifestation d'intérêt à l'endroit des partenaires professionnels privés, des exploitants à substance aurifère et des comptoirs commerciaux agrées de l'or. " L'or constitue un levier de développement des collectivités mais aussi, étant une valeur refuge par excellence, placée au premier rang des éléments des réserves de change des banques centrales, garantissant la consolidation de la santé économique et la stabilité monétaire du pays", a expliqué la banque des banques.

C'est dans cette optique que la BCM a signé un protocole d'accord avec le ministère de tutelle. Conformément à la convention signée, le ministère des Mines et des Ressources Stratégiques assure en amont la traçabilité de l'or, la professionnalisation des acteurs et l'amélioration des revenus générés par son exploitation au profit des collectivités et de l'État, mais également pour fournir à l'Etat une opportunité de se dresser un stock d'or national. De son côté, la BCM assurera en aval, l'approvisionnement en or et la valorisation de l'or ainsi acquis, pour en conférer ultérieurement une valeur monétaire, servant à la stabilisation et au renforcement de la monnaie nationale.

Pour en revenir à la Suisse, son document stratégique pour l'Afrique subsaharienne (2021 - 2024) indique que les États de l'Afrique australe ont une importance particulière pour la Confédération Helvétique, principalement pour deux raisons. D'une part, il s'agit de la principale région économique du sous-continent où se situent certains des pays qui présentent un fort potentiel de développement économique et, d'autre part, la Suisse dispose déjà dans la sous-région des instruments de coopération efficaces, notamment au Zimbabwe, au Mozambique et à Madagascar.

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