La Secrétaire générale de la l'Organisation Internationale de la Francophonie (Oif), Mme Louise Mushikiwabo, a fait part de sa préoccupation par rapport l'instabilité qui perdure en République démocratique du Congo (Rdc) avec la recrudescence des violences armées commises contre les populations civiles, par les nombreux groupes rebelles actifs dans ce pays depuis plusieurs années.
La patronne de la Francophonie déplore l'escalade de tensions entre la RDC et le Rwanda, consécutive aux dernières exactions commises par le groupe rebelle M23, dans le Nord-Kivu.
Au vu de cette situation, Louise Mushikiwabo salue la volonté d'établir un dialogue constructif exprimée par les deux pays voisins, suite à la proposition du médiateur de l'Union africaine, M. João Lourenço. Le Président de la République d'Angola propose d'organiser une rencontre entre les chefs d'Etats des deux pays, en vue d'apaiser les tensions qui secouent leurs frontières communes.
Le patron de l'OIF encourage, à cet égard, toutes les parties prenantes à s'engager dans cette dynamique de dialogue et de recherche de solutions communes.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Mme Mushikiwabo saisit l'occasion pour lancer un appel à la vigilance des autorités face à la prolifération des discours de haine, qui prend de l'ampleur au sein des populations et notamment de la jeunesse.
Elle insiste sur l'importance de protéger les civils en toutes circonstances, ainsi que sur la nécessité d'assurer une aide humanitaire aux nombreuses personnes déplacées lors des derniers incidents sécuritaires.
Par ailleurs, Mme Mushikiwabo réitère l'engagement de l'Organisation de la Francophonie à continuer à œuvrer, en lien avec ses partenaires, en faveur de la paix et de la stabilité dans les Grands-Lacs.
Cette réaction de la Francophonie intervient quelques mois après que le M23 (Mouvement du 23 mars) ait réapparu en fin d'année dernière, en reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté leurs engagements sur la démobilisation et la réintégration de ses combattants.
Acculé de tout bord, Kinshasa accuse Kigali d'être l'instigateur de ces attaques en utilisant les groupes armés dans l'optique de déstabilisation. Une accusation que le Rwanda a catégoriquement rejeté en la qualifiant de sans fondement.
Selon les autorités rwandaises, les combats qui opposent actuellement les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) et le M23 représentent un conflit intra-congolais.
Dans une récente conférence de presse, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Dr Vincent Biruta, a accusé l'armée congolaise (FARDC) de travailler en étroite collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr) pour aider à les rapprocher du Rwanda afin de le déstabiliser.
Il faut signaler que des éléments des FDLR, composés essentiellement d'anciens responsables du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 au Rwanda et leurs descendants restent actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).