Sénégal: " Il ne sera pas facile pour le Sénégal de produire du blé", Ahmadou Aly Mbaye, Recteur de l'UCAD

Aujourd'hui, avec les conséquences de la crise ukrainienne, le coût du blé a flambé. Du coup, le gouvernement du Sénégal a décidé de produire du blé au Sénégal dans le but d'être autosuffisant. Mais pour Ahmadou Aly Mbaye, recteur de l'Ucad, il ne sera pas facile pour le Sénégal de produire du blé, parce que les conditions climatiques ne s'y prêtent pas. Par contre, ce qui est possible, selon lui, c'est d'envisager des spéculations de substitution.

" Il ne sera pas facile pour le Sénégal de produire du blé, parce que les conditions climatiques ne s'y prêtent pas. Par contre, ce qui est possible c'est d'envisager des spéculations de substitution ". C'est l'avis d'Ahmadou Aly Mbaye, recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il s'exprimait hier, mardi 7 juin, lors de la cérémonie d'ouverture de l'exposition Agriculture pour la nutrition qui a été organisée par le projet Feed the future à la bibliothèque de l'Ucad. Par conséquent, en lieu et place du blé, l'économiste préconise les céréales locales notamment le maïs, le mil et le sorgho.

" Le Sénégal produit énormément de céréales qui pourraient valablement se substituer au blé. Maintenant, il va falloir qu'il y ait l'accompagnement technologique et aussi il va falloir qu'on éduque les populations pour que cette substitution puisse se faire ", a-t-il proposé.

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Par ailleurs, M Mbaye pense qu'on peut lutter contre l'insécurité alimentaire en utilisant des moyens physiques comme la terre, les fertilisants et autres, mais aussi en améliorant la qualité des aliments. " Il s'agit de fortifier les aliments pour en augmenter la quantité et la qualité des nutriments. Les produits dont il s'agit sont le mil, le maïs, le sorgho et l'élevage en utilisant les méthodes modernes de fortification qui ont été expérimentées et mises en œuvre par le projet Kawolor financé par l'Usaid avec l'accompagnement technique de l'Ucad ", indique-t-il.

Il souligne que l'Ucad intervient à travers la science et la technologie. Il s'agit selon lui, d'utiliser les moyens de la science pour faire en sorte que les aliments soient disponibles en quantité et en qualité. " Avec les mêmes ressources, on peut produire plus et mieux ", souligne M Mbaye.

Allant dans le même sens Jean Pierre Senghor, secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire estime que le blé n'est pas une fatalité. Car, selon lui, le Sénégal peut produire une grande quantité de blé et ne jamais être compétitif par rapport aux autres pays producteurs de blé.

" Si nous nous faisions violence pour que petit à petit, ce qui est considéré comme une fatalité c'est-à-dire le blé et le riz, nous nous recentrions sur le maïs, le mil et le sorgho que nous avions, la sécurité sanitaire des aliments peut s'en trouver renforcée. Nous n'avons plus le choix que de nous concentrer et d'intensifier les productions dans les céréales. On ne peut plus dépendre des autres pays pour ce que nous consommons ", lance-t-il.

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