Afrique du Sud: Vives réactions après l'arrestation de deux frères Gupta

L'arrestation de deux des frères Gupta, suspects dans un vaste scandale de corruption lié à l'ancien président Jacob Zuma, a fait l'effet d'un véritable séisme dans le pays.

L'annonce est tombée lundi soir : Atul et Rajesh Gupta ont été arrêtés à Dubai, où ils avaient fui il y a 4 ans. Les 2 hommes d'affaires sont des amis personnels de l'ancien président, ils sont accusés d'avoir infiltré le sommet des instances gouvernantes et d'avoir pillé les caisses de l'État avec l'aide de Jacob Zuma.

L'annonce de leur arrestation a provoqué de très nombreuses réactions dans le pays. Opposition, société civile et anciens magistrats... tous ont réagi et se réjouissent d'" une victoire pour la justice et un pas de plus dans la lutte contre la corruption ".

Cela fait des années que la justice sud-africaine tente de mettre la main sur ces hommes, qui ont acheté Jacob Zuma à coup de pots de vin. Mais aujourd'hui, les spécialistes tempèrent car les deux suspects ont été arrêtés dans le cadre d'une petite affaire : un contrat douteux de 1,5 million d'euros avec le gouvernement provincial. Le procès doit s'ouvrir en septembre.

" Boite de pandore "

Ce n'est rien par rapport à ce dont les deux frères sont soupçonnés, c'est-à-dire le pillage d'entreprises publiques pendant les 9 années où le président Zuma a été au pouvoir.

Et finalement, il va falloir obtenir l'extradition des 2 hommes détenus aux Émirats arabes unis. Cela pourrait prendre des années. " Les avocats des Gupta sont déjà à Dubai, au travail ", a mis en garde ce mercredi le directeur d'une ONG anticorruption. Ils vont faire appel et disposent d'un important réseau.

Et enfin, " il va également falloir faire attention à de possible ingérence politique. La comparution de ces deux suspects va ouvrir la boite de pandore ", alerte le directeur. Il y a très certainement des hommes d'affaires et des hommes politiques sud-africains qui n'ont pas intérêt à ce que les Gupta témoignent devant la justice.

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