Afrique: Perspectives économiques de l'Ocde - Une décélération de la croissance mondiale à 3% prévue en 2022

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a immédiatement ralenti la reprise qui s'était amorcée après la pandémie de Covid 19 et a placé l'économie mondiale sur une trajectoire de recul de la croissance et de montée de l'inflation.

"Les projections contenues dans les Perspectives économiques de l'Ocde les plus récentes font état d'une nette décélération de la croissance mondiale qui refluera à 3 % environ cette année et à 2.8 % en 2023, des taux largement inférieurs à la reprise annoncée dans les précédentes Perspectives économiques en décembre dernier ", lit-on dans un communiqué de presse publié à cet effet.

Selon la même source, les retombées économiques et sociales de la guerre sont plus fortes en Europe, dont beaucoup de pays sont les plus durement touchés étant donné leur exposition au conflit liée à leurs importations d'énergie et à l'afflux de réfugiés.

L'inflation élevée, explique-t-on, érode les revenus et les dépenses des ménages, frappant particulièrement fort les ménages fragiles. La menace d'une grave crise alimentaire reste aigüe pour les économies les plus pauvres du monde en raison du risque élevé de pénuries d'approvisionnement et d'envolée des coûts.

Les nouvelles flambées des prix des denrées alimentaires et de l'énergie et la persistance des goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement sont les principaux facteurs à l'origine de l'inflation des prix à la consommation qui culmine à des niveaux plus élevés et s'y maintient plus longtemps que projeté auparavant.

%

Dans certaines économies avancées, on s'attend désormais à ce que l'inflation atteigne des niveaux jamais vus depuis les années 1970. Les tensions sur les coûts devraient commencer à se modérer suite à l'impact de la hausse des taux d'intérêt qui fera sentir ses premiers effets courant 2023. Cela étant, il est encore projeté que l'inflation sous-jacente reste supérieure ou égale aux fourchettes retenues comme objectif par les banques centrales dans un grand nombre d'économies avancées.

" Partout dans le monde, les pays subissent le renchérissement des matières premières qui s'ajoute aux tensions inflationnistes et

pèse sur les revenus et les dépenses réels, ce qui bride la croissance ", a déclaré le secrétaire général de l'Ocde, Mathias Cormann, durant la présentation des Perspectives économiques.

Il affirme que ce ralentissement est directement attribuable à la guerre d'agression, infondée et injustifiable, menée par la Russie, qui provoque une baisse des revenus réels, un affaiblissement de la croissance et une détérioration des perspectives d'emploi dans le monde.

"L'incertitude entourant les perspectives est forte, caractérisée par la prédominance des risques à la baisse des projections. Nous ne savons ni combien de temps la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine va encore durer ni dans quelle mesure ce conflit peut encore empirer ", souligne l'Ocde.

L'organisation ajoute que la situation de beaucoup de pays à faible revenu et d'économies de marché émergentes se détériorera encore plus sous l'effet de la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie, d'une décélération de la croissance de la demande sur leurs marchés extérieurs et d'éventuelles sorties de capitaux motivées par des hausses des taux d'intérêt dans les économies avancées.

" Les Perspectives économiques sont peu réjouissantes et le monde paie déjà le prix de l'agression russe, " a déclaré la Cheffe économiste de l'Ocde, Mme Laurence Boone. Une plus grande coopération internationale est indispensable pour éviter une crise alimentaire. Alléger les restrictions aux exportations, qui tirent les prix mondiaux vers le haut, redoubler d'efforts pour faire sortir les matières premières d'Ukraine et accorder des aides directes ciblées aideraient les pays touchés par les perturbations actuelles.

Les gouvernements doivent avoir pour priorité la plus urgente de protéger les ménages modestes du coût de la guerre. En tout état de cause, des mesures budgétaires temporaires, bien ciblées et soumises à conditions de ressources constituent la meilleure solution pour apporter une aide visant à amortir l'impact de l'augmentation des prix.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.