Afrique: Plaidoyer pour un changement de paradigme face aux crises mondiales

Table-ronde que TrustAfrica a organisé sur « La crise mondiale, les flux financiers illicites (Ffi) en provenance d'Afrique et la sécurité alimentaire en Afrique », le vendredi 03 juin 2022 à Dakar
9 Juin 2022

Opérer à un changement de paradigme fondamental pour restaurer les valeurs africaines dans ce contexte de crises à répétition.

Le plaidoyer a été fait le vendredi 03 juin 2022 à Dakar lors d’une table-ronde que TrustAfrica a organisé sur « La crise mondiale, les flux financiers illicites (Ffi) en provenance d'Afrique et la sécurité alimentaire en Afrique ». Une activité pour commémorer l’anniversaire de l’Union africaine.

Ce plaidoyer lancé par le Dr Ebrima Sall, Directeur Exécutif de TrustAfrica, Dakar entre dans une dynamique de recherche de solutions face à ces facteurs qui grèvent le développement de l’Afrique. Aujourd’hui, le continent est tenaillé par des crises causées par la pandémie Covid-19, la guerre en Ukraine, entre autres.

Devant cet état de fait, M. Sall pense qu’il faut voir comment sortir de la mondialisation sous sa forme actuelle et renégocier un nouvel ordre mondial.

Avant d’indiquer que la réponse doit être panafricaine face aux crises à répétition. « Tant qu’on n’a pas récupéré notre souveraineté politique, alimentaire, sécuritaire, on ne pourra pas peser sur l’échiquier international ».

Dans cette dynamique, le Dr Cheikh Tidiane Gadio, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, appelle à établir des convergences pour faire bouger les lignes. Ce qui rame à contre-courant des théories qui font la promotion de la balkanisation.

Pour lui, l’Afrique souffre d’un problème de leadership extraordinaire. « Le fait que le combat africain constitue le blé ukrainien pose problème si l’on sait que le continent a tous les atouts pour être le centre du monde en terme d’agriculture », a-t-il souligné.

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A son avis, « l’Afrique a tout ce qu’il faut pour assurer sa sécurité alimentaire ».

Dans ce contexte assombri, cet ancien ministre des affaires étrangères pointe du doigt les problèmes d’insécurité qui sévissent dans certaines parties de l’Afrique comme le Sahel. Devant cet état de fait, il pense qu’on est arrivé à un niveau d’insécurité où il faut une solution harmonisée.

Avant de se désolé : « On a les solutions depuis 1960 avec les Cheikh Anta Diop et Kwamé Nkrumah ».

Ce qui fait dire à Mme Fatou Diagne Senghor, avocate militante des droits humains, tous les 20 ans de nouveaux plans de développement sont mis en place sans engagements parce que les financements sont attendus de l’extérieur. A son avis, ce qui révèle un problème de mise en œuvre, de sincérité et de leadership.

Hakim Ben Hammouda, Ancien Ministre de l'Économie et des Finances de la Tunisie, pour sa part, parle d’une nécessité pour l’Afrique de faire preuve d’ouverture et que « la souveraineté africaine ne peut être que régionale ». D’après lui, il faut exiger de véritables transformations.

Le Prof Mame Penda Ba, Département de Science Politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), quant à elle, pense que l’Afrique doit réapprendre à faire la « guerre » de manière stratégique avec une capacité à comprendre les enjeux globaux.

Dans cette logique, elle appelle à faire attention aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone, Microsoft) avec la guerre des données dans ce contexte de 4ème révolution industrielle.

Pour réussir cette guerre à laquelle l’Afrique est propulsée, estime Mme Fatou Diagne Senghor, il faut une adhésion des jeunes et mettre les populations au cœur des politiques publiques afin de créer une jonction.

Dans la même veine, le Dr Cheikh Tidiane Gadio a décrié l’agenda actuel pour le développement de l’Afrique. Pour lui, le plan 2063 de l’Union africaine a été fait pour arrêter le fédéralisme en Afrique.

A son avis, il faut oser ce plan et oser le déconstruire pour comprendre les idées qui le sous-tendent.

M. Gadio se désole du fait qu’il n’existe aucun plan national sérieux de lutte contre le terrorisme avant de juger anormal le fait que le G5 Sahel soit réservé qu’à cinq pays.

Dans cette dynamique, il invite les gouvernants africains à exiger une place africaine au Conseil de sécurité des Nations unies avec doit de véto.

Auparavant, créer des puissances moyennes en regroupant les pays d’une même région.

En attendant d’y parvenir, M. Gadio prie pour la création des passerelles entre les générations de panafricaniste et réussir la transition entre elles.

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