Centrafrique: Nouvelles accusations contre Wagner au pays

Hélicoptère russe Mi-24 - Russian helicopter Mi-24

Des déplacés de l'ouest du pays témoignent des horreurs infligées par les mercenaires russes du groupe Wagner.

Les violences de l'armée et des mercenaires du groupe Wagner semblent se poursuivre en Centrafrique. En témoignent, une nouvelle fois, des victimes sur les antennes de la Deutsche Welle.

Des hommes, des femmes et des enfants contraints à fuir les villages de Bèzèrè, Létélé et Bordouhl, dans l'ouest du pays. "Ce sont les Russes qui nous ont contraint à vivre ici", assure Souleymane Ali, qui vit sur le site de déplacés de Bocaranga depuis trois mois.

Femmes éventrées

"Les Russes ont tué beaucoup de gens, il y a des hommes dont les femmes ont été éventrées avec un couteau, pas avec un fusil", poursuit-il. "Ce qu'ils ont enlevé dans le ventre, cela on ne le sait pas. Ce sont neuf personnes qui ont été tuées ainsi le même jour, un dimanche, le 6 décembre." Suite à cela, en plein période de récoltes, il a laissé champs, cabris, moutons et tout ce qu'il possédait et pris la fuite.

S'il n'est pas possible de confirmer les crimes qu'il dénonce, ce type de violences est corroboré par plusieurs rapports de l'Onu et des organisations de défense des droits humains."Au niveau des forces de défense et de sécurité intérieures, nous déplorons aussi et surtout les exactions, les actes de tortures, les traitements cruels, inhumains, humiliants et dégradants commis par les alliés russes sur la population, mais aussi sur les personnes qui représentent l'Etat dans l'arrière-pays, notamment les préfets, maires et commissaires de police", confirme Yao Agbetse, expert indépendant de l'Onu de passage en Centrafrique.

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"Les gens parlent sans preuves"

Suite à ces différents rapports, la Banque mondiale a suspendu son aide budgétaire, soupçonnant que son aide serait en partie utilisée pour financer l'intervention des mercenaires de Wagner.

Mais le gouvernement n'entend pas reculer. "Les gens se trompent, ils n'ont pas les preuves et ils parlent dans le vide", assure Claude Rameau Birreau, ministre de la Défense. "Nous, nous pensons que nous sommes responsables, nous évoluons et nous allons continuer d'évoluer avec nos partenaires de la Russie."

Les membres des communautés s'assurant victimes de ces crimes espèrent eux que la justice les écoutera. En octobre 2021, le gouvernement avait reconnu, dans un rapport, l'existence de ces exactions. Aucune suite judiciaire n'a cependant été engagée.

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