Sénégal: Biennale de Dakar - Une exposition montée à la Cour suprême pour rappeler le lien entre ARTs, culture et justice

Dakar — "Art et justice, regard sur le passé", thème de l'exposition +Off+ montée à la Cour suprême, rappelle le "fort lien historique" entre le domaine de la culture et des arts et celui de la justice, a soutenu un officiel du ministère de la Culture et de la Communication.

"Que l'on arrive à organiser une exposition +off+ ici dans le cadre de la 14e biennale de Dakar et, surtout, un panel qui porte sur la thématique +art et justice+, c'est rappeler un lien historique et très fort qui existe entre le domaine de la culture et des arts et celui de la justice", a notamment déclaré Habib Léon Ndiaye.

Le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication présidait avec Jean Louis Paul Toupane, président de chambre à la Cour Suprême, le vernissage de l'exposition Off de cette juridiction sénégalaise.

M. Ndiaye a rappelé que la Cour Suprême a abrité le Musée Dynamique de 1966 à 1976, un espace culturel très important pour le département de la culture et le pays d'une manière générale.

Le Musée dynamique créé en 1966 pour le Premier festival mondial des arts nègres va fonctionner jusqu'en 1976 date marquant son affectation par Léopold Sédar Senghor à l'école de danse "Mudra Afrique" dirigée par le Franco-sénégalais Maurice Béjart et ensuite par la Sénégalaise Germaine Acogny.

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Il sera encore restitué au Musée dynamique en 1982 par Abdou Diouf jusqu'en 1988. En 1990, l'Etat va l'affecter à la Cour Suprême.

Habib Léon Ndiaye estime qu'il y a des questions d'intérêts communs qui interpellent les deux secteurs.

"Tout ce qui touche à la protection des œuvres d'art et des artistes, au droit de propriété, droit de suite, à la protection du patrimoine, et même au rapatriement des biens culturels qui ont été spoliés, beaucoup de thématiques qui pourraient intéresser les deux secteurs et sur lesquels nous sommes appelés à collaborer pour mieux encadrer, accompagner, soutenir et protéger les artistes et leurs œuvres", a-t-il souligné.

L'exposition "Art et justice, regard sur le passé" retrace 50 ans d'histoire de l'art sénégalais et regroupe une trentaine d'œuvres parmi lesquelles des tapisseries d'Ibou Diouf, créateur de l'affiche du premier FESMAN (1966), une toile du maitre Iba Ndiaye et de nombreux pensionnaires de l'Ecole de Dakar.

Y figurent également des œuvres récentes sorties de la collection de la Cour Suprême dont celle offerte gratuitement à la Cour par le peintre Kalidou Kassé qui a restauré avec "Les Ateliers du Sahel" et la direction du patrimoine certains tableaux majeurs de l'art sénégalais.

Pour Jean Louis Paul Toupane, président de chambre à la Cour Suprême, la biennale de Dakar offre une occasion inespérée de mettre ces œuvres à la disposition du public.

Il a fait remarquer que cette collaboration entre les artistes et la justice n'était pas nouveau, remontant notamment à loin.

"Cela nous interroge sur notre mission qui consiste à protéger les œuvres artistiques de certains auteurs", a ajouté le magistrat.

"Si la justice est née dans les flancs de l'art, aussi loin que l'on remonte l'imaginaire populaire des peuples et dans la mythologie, c'est parce que l'art a toujours été au service de la justice (... )", a de son côté écrit le Premier président de la Cour Suprême, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly dans le catalogue.

"Aujourd'hui plus qu'hier encore, la justice est, elle aussi, au service de l'art en veillant à la protection des créations artistiques que sont les œuvres de l'esprit", a-t-il insisté.

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