C'est un homme du sérail qui a été nommé le 4 juin dernier à la tête de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Avant de présider la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), le nouveau gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Brou, a travaillé pendant huit ans à la banque centrale.
Ainsi de 2000 à 2003, il était le directeur du service des relations internationales chargé des politiques d'intégration économique dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Puis, il a été nommé directeur du service de recherche jusqu'en 2005. Entre 2006 et 2007, il a supervisé cinq départements (la recherche, le crédit et la supervision bancaire, les statistiques, les relations internationales et la micro finance) en tant que directeur du département économique et monétaire.
Discret et fin connaisseur des institutions internationales, Jean-Claude Brou jouit d'une vaste expérience. En témoigne son parcours. Titulaire d'un MBA en finance et d'un doctorat en sciences économiques de l'Université de Cincinnati, Jean-Claude Brou débute sa carrière en 1982 au FMI, où il exerce la fonction d'économiste-pays dans plusieurs pays africains avant d'être nommé, en 1989, représentant résident de l'institution au Sénégal.
De 1991 à 1995, il devient conseiller économique et financier du Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan. En 1996, il est nommé directeur de cabinet du Premier ministre, poste qu'il conserve jusqu'en 1999. Entre-temps, il fut le président de la Commission Nationale des Investissements (1996-1999). Comme fait d'arme, il a mené l'ambitieuse réforme qui a conduit à la privatisation de 70 entreprises publiques opérant dans divers secteurs économiques (agro-industrie, télécommunications, chemin de fer, banque et énergie).
En 2012, il rejoint le gouvernement du Président Alassane Ouattara en tant que ministre de l'Industrie et des Mines. Poste qu'il occupe jusqu'à sa nomination à la présidence de la Commission de la CEDEAO en 2018 en remplacement du Béninois Marcel Alain de Souza.
Les défis qui l'attendent à sa prise de fonction le 5 juillet prochain seront, entre autres, de travailler à la bonne tenue du franc CFA et à la croissance des économies de l'UEMOA. Tout en étant attentif à l'inflation. En effet, lors de sa dernière réunion ordinaire, le Comité de Politique Monétaire a noté l'accentuation des tensions inflationnistes dans l'Union. " Le niveau général des prix a progressé, en glissement annuel, de 6,4% au premier trimestre 2022 contre 5,0% un trimestre plus tôt. Cette accélération est imputable essentiellement à la hausse des prix des produits alimentaires et au renchérissement des combustibles solides et liquides ", relève le communiqué final.