Congo-Kinshasa: Le domicile d'un professeur de sciences politique perquisitionné

En RDC, un professeur de sciences politique a vu ce vendredi des militaires tenter d'entrer chez lui, l'accusant d'héberger des miliciens. Alphonse Maïndo est un militant des droits humains, enseignant à l'université de Kisangani. Il pense avoir été inquiété en raison de ses récentes prises de position.

C'est aux alentours de 3 heures du matin que l'universitaire a été réveillé par des hommes frappant à la porte de sa résidence. " Mon gardien m'a appelé pour me dire qu'il y avait des FARDC qui voulaient rentrer ", témoigne-t-il, joint par Amélie Tulet de la rédaction Afrique.

Après avoir insisté pour que les forces de l'ordre présentent un mandat de perquisition, il a diffusé des messages sur les réseaux sociaux pour " alerter ses amis ". Finalement, les soldats ont présenté un mandat à M. Maïndo, sur lequel " il était clairement écrit qu'ils venaient chercher des terroristes ADF que j'hébergeais chez moi ", selon lui. Il s'en est suivi une fouille de son domicile : " C'est du n'importe quoi. Ils cherchaient partout, dans les portefeuilles, enveloppes, etc. "

" La Constitution congolaise reconnait à chacun le droit de dire ce qu'il pense, on ne peut pas vouloir museler quelqu'un ", s'indigne-t-il car, selon lui, ce sont ses récentes prises de position qui lui ont valu cette visite. À l'occasion de la commémoration de la guerre des six jours, il a regretté l'impunité dont bénéficient encore, selon lui, des responsables de crimes commis en l'an 2000. " J'avais clairement indiqué que l'État congolais avait failli à ses responsabilités pour poursuivre les criminels qui continuent à occuper des postes dans l'armée, dans la police et au gouvernement... J'ai aussi dit qu'il fallait que l'État assume ses responsabilités pour rendre justice aux victimes et réparer les préjudices qu'ils ont subis ", indique l'universitaire.

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Ensuite parce qu'il s'était interrogé sur l'actuel regain de tensions entre la RDC et le Rwanda." J'ai dit clairement que je ne voyais pas du tout l'intérêt pour le Rwanda de soutenir le M23 en ce moment, de manière objective, parce qu'il avait pu obtenir beaucoup plus de choses sans effusion de sang. Depuis qu'il y a eu un changement de régime, il y a eu beaucoup d'accords qui ont été signés ", explique-t-il.

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