Congo-Kinshasa: Nous ne saurions trop conseiller ...

Oui, effectivement, nous qui observons avec la plus grande attention la scène diplomatique africaine, nous ne saurions trop conseiller au président Emmanuel Macron et à ceux qui l'entourent au Palais de l'Elysée, de tirer sans plus attendre les leçons de ce qui s'est dit et de ce qui s'est fait la semaine dernière, lors de la visite que le roi Philippe de Belgique a effectuée à Kinshasa. Afin, bien sûr, d'en tirer les leçons sans plus tarder.

Organisée avec un très grand soin par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, cette visite d'Etat a démontré, en effet, l'importance que l'Afrique centrale occupe aujourd'hui dans la diplomatie planétaire. Marquée par l'énoncé des regrets du Royaume de Belgique pour les blessures causées tout au long de l'ère coloniale, cette visite a aussi démontré la volonté de sa plus haute autorité de renforcer les liens avec la République démocratique du Congo qui ne se sont jamais effacés et d'accompagner Kinshasa dans sa longue marche vers le progrès. Une promesse qui n'a rien d'utopique ni d'artificiel étant donné que la capitale belge abrite le siège de l'Union européenne et, de ce fait, peut très fortement faire entendre la voix africaine au cœur du Vieux continent qui est l'un des plus riches, des plus prospères du monde moderne.

De ce qui précède naissent les deux remarques suivantes qu'Emmanuel Macron ferait bien de prendre en compte sans plus tarder s'il veut renforcer comme il l'affirme la position de la France en Afrique :

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° La première résulte du fait que le Bassin du Congo s'impose de jour en jour comme le principal acteur de la scène africaine. Ceci pour diverses raisons parmi lesquelles figurent en bonne place l'ampleur de ses ressources naturelles encore très largement inexploitées, le dynamisme et la jeunesse de la population de cette vaste région, le rôle essentiel que joue l'Afrique centrale dans la préservation du premier poumon de la planète et par conséquent dans la lutte contre le dérèglement climatique dont dépend le sort de l'humanité tout entière.

° La seconde raison est que l'Afrique de l'Ouest, jusque-là considérée à Paris comme le principal acteur de la scène africaine, cède progressivement sa place à l'Afrique centrale du fait des menaces que font peser sur ses nations la dislocation du Sahel, la montée en puissance des extrémismes religieux et la prise de contrôle de régions entières par les mafias de tous ordres qui surfent sur la misère humaine. Des réalités bien concrètes que la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie ont pris en compte ces dernières années.

Conclusion de ce qui précède : Emmanuel Macron, qui débute son nouveau quinquennat, ferait bien de venir sans plus tarder à Brazzaville tout comme viennent de le faire à Kinshasa le roi des Belges et son épouse afin de resserrer les liens historiques, artistiques, culturels, économiques et financiers que ses prédécesseurs n'ont pas su préserver comme l'avaient fait le général de Gaulle, Jacques Chirac et même François Mitterrand.

Pierre Savorgnan de Brazza qui repose avec les siens au cœur du Mémorial de Brazzaville sera, n'en doutons pas, heureux de l'accueillir, lui et son épouse Brigitte !

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