Kenya: Campagne présidentielle - Le collectif Fumbua mobilisé contre les infox

La campagne présidentielle bat son plein au Kenya et chaque camp multiplie les publications en ligne. Les politiciens kényans l'ont bien compris : dans un pays où la moitié des habitants a moins de 35 ans et où 12 millions de personnes utilisent les réseaux sociaux, ces médias sont des plateformes essentielles pour défendre une candidature. Mais ils sont aussi devenus une mine de désinformation.

De faux scandales sur des politiciens, des sondages bidons ou des vidéos et images modifiées... Les fake news pullulent à l'approche du 9 août, date à laquelle les Kényans se rendront aux urnes pour élire un nouveau président. Alors les initiatives se multiplient pour les contrer. Un collectif issu des médias s'est notamment formé, nommé Fumbua (" Démêler " en swahili) visant à déceler les rumeurs.

" On s'est réuni pour (travailler) ensemble et essayer de former le plus de personnes possible. Pour changer la façon dont les gens consomment l'information ", nous explique Wanjiru Nguhi, cheffe du projet. " L'objectif, c'est d'encourager un changement de comportement, d'inciter les gens à réfléchir avant de partager du contenu qu'ils ont reçu de sources pas forcément fiables. "

Car les fausses informations tournent vite. Une vidéo trafiquée montrant Raila Odinga incitant ses soutiens à chahuter son opposant a récemment fait le buzz... alors qu'il les encourageait plutôt à participer à une réunion électorale. De faux propos ont aussi été attribués au colistier de William Ruto, affirmant qu'il voulait détruire l'opérateur téléphonique Safaricom.

%

Une campagne d'infox sur les réseaux sociaux

" Quand on clique sur les profils qui publient en masse sous les hashtags, on voit qu'ils sont vides, ils ont été créés trois semaines avant. On sait que c'est faux. Il n'y a aucun historique, aucune description, juste des retweets. Sur Facebook, c'est aussi fou. Il y a des groupes de propagande politique, qui se disent affiliés à un parti. Et plus de 200 000 membres qui partagent des mensonges sur le camp adverse ", assure Wanjiru Nguhi, qui dénonce ces campagnes, souvent sponsorisées.

Cette prolifération des infox inquiète. Elle pourrait décrédibiliser le processus démocratique, surtout créer des tensions alors que les violences post-électorales sont récurrentes dans le pays.

L'application de partage de vidéos TikTok n'est pas épargnée par ces fake-news. Cette semaine, la fondation Mozilla a publié un rapport dans lequel elle dénonce la propagation de contenus haineux et de désinformation autour des élections sur le réseau. Son auteur a identifié plus de 130 vidéos concernées.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.