Soudan: Des discussions de paix entre civils et militaires reportées sine die

Une vue d'Al Geneina, dans l'Etat du Darfour occidental, au Soudan, où les violence intercommunautaires auraient commencé.

Au Soudan, un nouveau cycle de discussions entre militaires et civils devait se tenir dimanche pour tenter de mettre un terme à l'impasse politique. Mais ces pourparlers ont été reportés sine die. Pour l'analyste Roland Marchal, l'absence de confiance entre parties prenantes des discussions mine toute discussion.

Au Soudan, un nouveau cycle de discussions entre militaires et civils devaient se tenir hier, dimanche 12 juin, sous l'égide de l'ONU, de l'UA et de l'IGAD, pour tenter de mettre un terme à l'impasse politique. Mais ces pourparlers ont été reportés sine die après la défection d'un important bloc civil, représenté par les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance de la révolte contre Omar el-Béchir.

" La médiation tripartite, c'est-à-dire IGAD, l'organisation régionale, l'UA et les Nations unies ont voulu mettre autour de la table toutes les forces civiles et les forces militaires ", nous explique Roland Marchal, chercheur au CNRS, basé à Sciences Po Paris, joint au téléphone par Pierre Firtion de la rédaction Afrique.

En fin de semaine, il y a eu une réunion " informelle " entre les Forces de la liberté et du changement (FLC) et une délégation de militaires. Une réunion pour rappeler leurs revendications, a déclaré le FLC mais qui a semé le trouble au sein des forces opposées au coup d'État du 25 octobre. Leurs alliés des forces révolutionnaires leur ont rappelé qu'ils étaient catégoriquement opposés à tout compromis avec les militaires.

Comment faire confiance aux militaires ?

" La stratégie de la junte, qui semble avoir été quand même globalement suivie par les médiateurs ou les facilitateurs internationaux, c'est d'aboutir à une situation où les civils évidemment ne pourront jamais se mettre d'accord, poursuit Roland Marchal, et donc les militaires vont apparaître comme au-dessus du lot, eux capables de diriger le pays comme ils l'ont fait. "

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Une stratégie renforcée par le fait que " dans les forces civiles il y a de plus en plus de groupes qui sont les héritiers du régime Omar el-Béchir". Les mouvement pro-démocratie soudanais s'inquiètent d'un éventuel retour à l'ancien régime de l'époque d'Omar el-Béchir et du retour sur la scène politique ou dans l'administration figures du NCP, le parti de l'ancien président.

" Donc il y a à la fois un jeu politique sur comment... faire confiance aux militaires : ils ont levé l'état d'urgence mais en fait il reste encore de nombreux prisonniers ; et donc d'une certaine façon on est dans une situation ou l'absence de confiance mine fondamentalement et par essence un peu tout processus de discussion. "

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