Lorsqu'en 1996 sont inscrites dans notre constitution les notions d'autochtones et d'allogenes,il s'agissait probablement pour le législateur de reconnaître que sur chaque portion de notre territoire existent des populations les plus anciennement installées et qui méritent d'être protégées dans une certaine mesure de l'afflux des populations venues d'ailleurs à travers des politiques publiques précises.
Ceci dit,la réalité du terrain amène à relativiser la pertinence de cette volonté affichée.
En effet,dans le cadre des mes activités socio professionnelles je visite le cameroun profond et ai été frappé par ce qui se passe au niveau de la zone de contact entre les départements du moungo et du Nkam précisément les villages Mangamba, Eba'a, Singuidja côté moungo et Balondo, Bonalebe,Bonandam,Mabombe et solle côté Nkam.Il y'a encore quelques années ces contrées croupissaient sous une effroyable misère du fait de l'enclavement et de l'exode rural.
Mais depuis quelques années il s'y produit ce que certains pourraient appeler "miracle.Des populations parties des regions anglophones en proie à la guerre vont s'installer dans ces zones réputées inhospitalières.Tres rapidement ,la forêt vierge sera repoussée pour la construction des habitations ,la construction d'infrastructures sociales comme écoles et hôpitaux et pour la pratique d'activités Agro pastorales.Dorensvant,il y'a de la vie dans ces coins, les populations et les élites s'organisent pour entretenir l'accessibilité,des activités économiques sont en plein essor et comme souvent,les autochtones sont devenus ultra minoritaires et rien à moyen terme tout au moins ne me permet d'envisager un renversement de la tendance où le Pidgin English est d'ores et déjà la langue la plus usitée.
Alors le petit fils du gars Méta,Aghem ou Ngui qui sera né à Balondo ou Eba'a et qui n'aura connu que ces coins y sera toujours considéré comme allogène ? À Batibo il sera autochtone?