Algérie: Rabah Menguelti incommensurablement fier à vie après son exploit des JM-1975

Tizi-Ouzou — Rabah Menguelti, l'auteur du but de la victoire de l'équipe nationale de football face à l'équipe de France (3 - 2) en finale des 7èmes jeux méditerranéens d'Alger en 1975, est marqué à vie par un sentiment de "fierté incommensurable et indescriptible". Tel est toujours son sentiment, 47 ans après son exploit.

"Il y a toujours ce sentiment d'euphorie à chaque souvenir de ce but. C'est toujours le même sentiment de fierté incommensurable et indescriptible d'avoir offert la victoire à mon pays, que je ressens", a déclaré l'ancien arrière latéral droit de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) et de l'équipe nationale, Rabah Menguelti, dans un entretien à l'APS, à l'approche de de la 19e édition des Jeux méditerranéens qu'abritera la ville d'Oran du 25 juin au 6 juillet prochain.

Et d'ajouter: "Je ne peux pas vous décrire ce que j'avais ressenti, non pas à cause de l'âge ou du temps écoulé depuis, 47 ans sont déjà passés, mais tout simplement, parce que je ne l'avais jamais compris et c'est quelque chose d'impossible à revivre. C'était, tout simplement, l'euphorie d'avoir donné la victoire à mon pays".

Lors des prolongations (à la 108e minute de jeu), alors que le score était de 2 à 2, Menguelti, après un mauvais dégagement du gardien français, envoie la balle d'une tête puissante se nicher dans les filets de l'équipe de France et offre la victoire à l'équipe nationale.

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Avant cela, et à 10 minutes de la fin du temps réglementaire, l'Algérie était menée 2 à 1 avant que Omar Betrouni n'égalise (2 - 2) à la dernière minute de jeu (90è mn) provoquant lui aussi un délire dans le stade. On joue alors les prolongations, et le miracle s'est produit.

"Le but de Betrouni nous a revigorés et chacun de nous s'était alors investit à fond de nouveau. J'ai eu l'instinct de me placer au bon endroit, au bon moment, et ce fut l'exploit" dit-il.

Il détaille: "J'étais à 20 mètres des buts, et voyant venir de mon côté la balle mal dégagée des 2 poings par le gardien suite à un corner sur le côté gauche, j'ai pris un petit élan de 4 à 5 mètres, sauté et frappé, d'une tête puissante, la balle qui était allée se nicher dans un coin des buts" raconte-t-il.

La bonne préparation, clé des exploits

La qualité et le niveau de préparation des 7èmes jeux méditerranéens d'Alger de 1975 a été la clé des exploits réalisés par les équipes et athlètes nationaux de différentes disciplines, selon Rabah Menguelti, âgé aujourd'hui de 70 ans.

Il a souligné que l'équipe nationale avait effectué "une préparation poussée" en prévision de ces jeux dont elle a raflé la médaille d'or de football et aussi le surnom des fennecs, alors mascotte de ces joutes.

Et c'était, ajoute Menguelti "de même pour les équipes de handball et d'athlétisme qui s'étaient, également, bien préparées et dans des conditions exceptionnelles pour l'époque", faisant remarquer que l'Algérie, "disposait alors d'infrastructures de haut standing".

"Au plan organisationnel, l'Algérie disposait, dès 1972, d'infrastructures exceptionnelles pour l'époque, à l'exemple du complexe du 5 juillet qui était un véritable joyau qui suscitait même la jalousie de nations les plus développées et offrait de bonnes conditions de préparation", fait-il remarquer.

Cette préparation de haut niveau et l'amour des couleurs nationales, affirme l'ancien footballeur, avaient permis à l'équipe nationale d'arriver en finale et de remporter la médaille d'or de football de ces jeux contre l'équipe de France, qu'elle avait déjà battue par 2 buts à 0 lors des éliminatoires, et après avoir battu la Tunisie par 2 buts à 1 en demi finale.

Une véritable réforme du football s'impose

Considérant l'état actuel du football national, Menguelti estime qu'il nécessite "une véritable réforme sur tous les plans"."Il faut tout revoir, développer l'infrastructure, mettre en place des plans de gestion des clubs et des cahiers de charge clairs et, surtout, s'occuper sérieusement de la formation", préconise-t-il.

Rappelant, à ce propos, la réforme sportive mise en place en 1977, il dira que celle-ci avait donné des résultats dans toutes les disciplines, y compris la qualification de l'équipe nationale en phase finale de la Coupe du monde 1982 en Espagne.

Et c'est le même sentiment de désolation concernant la situation au sein de la JSK, son club de cœur, et de toujours, où il a fait l'ensemble de sa carrière.

"La JSK n'est pas un club, mais, un repère, une institution qui ont besoin de sérénité", estime l'ancien footballeur, invitant "tout le monde à se mettre autour d'une table".

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