Cote d'Ivoire: Décrispation totale du climat sociopolitique - La grande leçon politique du Président Ouattara

Le consensus total et inédit - une première dans la Côte d'Ivoire indépendante et multipartite - autour de l'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale, le mardi 14 juin dernier, est le symbole édifiant de l'apaisement total du climat sociopolitique en Côte d'Ivoire.

Candidat du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix), Adama Bictogo a reçu le soutien clair et net de toute la classe politique nationale représentée à l'Assemblée nationale. Ainsi, sans exception, le Pdci, le Fpi, le Ppa-CI et l'Udpci ont fait bloc autour de lui en appelant leurs députés à le voter, mais surtout en décidant de ne pas désigner de candidat de l'opposition pour le challenger ; la candidature de son adversaire Jean-Michel Amankou relève plus d'un acte isolé que d'une action concertée avec ses pairs du groupe parlementaire Pdci.

Cette union sacrée, saluée par l'opinion nationale dans son ensemble - excepté quelques personnes qui trouvent à y redire sans qu'on ne sache trop pourquoi - conforte le jeu démocratique et achève de convaincre que, s'ils le désirent vraiment, les acteurs politiques peuvent s'entendre, au-delà de leurs divergences et chapelles politiques, sur l'essentiel : la préservation de la paix en Côte d'Ivoire. Et que l'opposition peut jouer son rôle sans pour autant mettre en péril le pays.

Cette hauteur d'esprit qu'elle n'avait malheureusement pas eu il y a deux ans où elle avait tenté, par tous les moyens y compris les plus sordides, de pousser le pays dans un précipice. Heureusement, pour l'écrasante majorité des Ivoiriens qui aspirent à la tranquillité, le navire Ivoire, bien qu'il ait vacillé, n'a pas chaviré sur en eaux troubles. Mais, les dégâts collatéraux sont là et affligeants : 87 morts et d'importantes destructions de biens matériels. Qu'est-ce qui a donc pu se passer pour que cette opposition renonce à la violence pour s'inscrire désormais dans une démarche citoyenne, celle qui construit et non déconstruit ?

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Naturellement, entre 2020 et 2022, beaucoup d'eau a coulé sous le pont en vingt-quatre mois. Toutefois, cette prise de conscience est tout sauf le fruit du hasard. Elle est plutôt la résultante du génie politique du Président Alassane Ouattara et de son engagement fort à léguer aux générations futures une Côte d'Ivoire en paix. Comme elle l'était sous Houphouët-Boigny pendant plus de trois décennies de règne. Même si le contexte politique n'est pas forcément le même.

Au lendemain de la présidentielle du 31 octobre 2020, qui a vu sa brillante réélection avec plus de 94% des suffrages pour un taux de participation de 53,90 %, le Président Ouattara, qui a fait échec à la tentative de déstabilisation orchestrée par l'opposition ivoirienne sous le couvert du boycott actif et de la désobéissance civile, avait tout le loisir, comme cela se serait passé sous d'autres cieux en Afrique, d'anéantir ses adversaires qui se sont rendus coupables d'actes de sédition graves. Cependant, au lieu de se venger, il choisit, en bon disciple d'Houphouët-Boigny de tendre la main à ses ennemis, qui voulaient sa chute.

Deux semaines après le scrutin, il prend l'initiative de rencontrer le président Bédié, chef de file du projet de putsch ourdi contre lui, dans un grand hôtel situé dans un quartier cossu de la commune huppée de Cocody. Ce tête-à-tête, largement couvert par les médias, a le mérite de désarmer les cœurs et faire baisser la tension qui était encore ambiante. Dans la foulée, Alassane Ouattara enjoint son Premier ministre d'alors Hamed Bakayoko (aujourd'hui décédé) d'engager un dialogue politique avec l'opposition.

Le choix n'est évidemment pas fortuit. Car, comme lui, Hamed Bakayoko est un homme du consensus qui a ses amitiés dans tous les cercles politiques. Et qui a l'avantage d'avoir de bonnes dispositions pour ce genre d'exercice. Les discussions débutent donc en décembre 2020 pour s'achever en février 2021. Pari réussi, elles aboutissent à un accord historique : la participation de tous les partis politiques significatifs de Côte d'Ivoire aux élections législatives du 6 mars 2021. En 60 ans de souveraineté, c'est la toute première fois qu'un scrutin, aussi inclusif, se tient dans le pays.

Et, il sera totalement apaisé. Entre-temps, le Président Ouattara multiplie les gestes d'apaisement, avec la relaxe des leaders d'opposition entre autres Affi N'guessan, Maurice Kakou Guikahué... incarcérés suite aux violences liées à la désobéissance.

De même, il crée les conditions du retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, le 17 juin 2021, suite à la confirmation de son acquittement par les juges de la Chambre d'Appel de la Cour pénale internationale le 31 mars 2021. Et avant son arrivée, l'ancien président est précédé de certains de ses plus proches collaborateurs dont Justin Katinan Koné, Damana Adia Pickas... pour ne citer que ces deux-là. A cela s'ajoute la création d'un ministère dédié à la réconciliation et à la cohésion nationale.

Autant d'actions fortes - il faut l'avouer - qui contribuent énormément à décrisper l'atmosphère sociopolitique et à renforcer le climat de paix qui prévaut actuellement dans le pays. L'élection quasi-unanime d'Adama Bictogo au perchoir de l'Assemblée nationale s'inscrit, de toute évidence, dans la droite ligne du renforcement de la cohésion sociale, cher au président de la République.

Si on en est là, aujourd'hui, c'est parce que le Président Ouattara l'a pensé et l'a voulu. Car, à l'instar de Félix Houphouët-Boigny, son mentor, il est profondément épris de paix et de dialogue. Aux yeux d'Alassane Ouattara, aucun sacrifice n'est trop grand pour la paix. C'est pourquoi, avec humilité, il multiplie les actions et ne ménage aucun effort pour la stabilité du pays.

Il donne tout son sens à cette pensée forte de son " père " Houphouët-Boigny qui disait en substance : " La paix, ce n'est pas un mot, c'est un comportement". Ainsi, la paix s'exprime au quotidien dans les actes que pose le chef de l'Etat, au prix parfois de mille sacrifices voire du don de soi. En plus d'être un grand bâtisseur, Alassane Ouattara, prouve sans cesse qui est aussi et surtout un grand dirigeant. Un leader au sens noble du terme qui place l'intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout, y compris ses ambitions personnelles.

En 2020, souvenons-nous, il a dû revenir à son corps défendant, sur sa promesse de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel alors que la Constitution l'y autorise. Dieu seul sait, combien c'était un crève-cœur pour cet homme d'une droiture exceptionnelle et très soucieux de respecter la parole donnée. Mais, Alassane Ouattara aura pris le risque énorme de salir sa réputation et d'essuyer toutes les attaques et offenses pour sauver son pays du cataclysme que lui prédisait l'opposition.

Quand on a subi autant de vilenies comme il en a vécues, et qu'on réussit à prendre de la hauteur pour tendre la main à ses pourfendeurs afin que son pays ne sombre pas dans le chaos, cela s'appelle le don de soi et cela mérite indéniablement respect et considération. En filigrane, c'est une grande leçon politique qu'il donne à ses compatriotes, singulièrement ceux qui animent le giron politique. Président Ouattara, respect !!!

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