Le président de la Commission de l'Union africaine (Ua), Moussa Faki Mahamat, a encouragé, ce mardi 14 juin, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), à résoudre tout différend par le dialogue et la concertation fraternelle offerts par les mécanismes régionaux.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l'UA appelle à une cessation immédiate de toutes formes de violences par tout groupe armé et de toute activité militaire présentant une menace pour les deux pays.
Face à la détérioration de la situation sécuritaire, le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat interpellent les mécanismes régionaux entrepris par le président Angolais João Lourenço, le président de la Conférence internationale de la région des grands lacs (Cirgl), ainsi que le processus de Nairobi".
Cet appel du président de l'instance continentale intervient quelques jours après que La cité de Bunagana, au Nord-Kivu, frontalière avec l'Ouganda se trouve depuis deux jours sous contrôle des forces rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Ceci après d'intenses combats qui les ont opposées aux Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc).
Le mouvement du 23 mars est un groupe armé créé à la suite du conflit dans la province du Nord Kivu frontalier avec le Rwanda.
Il est composé d'ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (Cndp) dont la plupart ont été réintégrés alors dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.
Dans un communiqué diffusé lundi soir, Willy Ngoma, porte-parole du M23, a confirmé que le mouvement avait pris le contrôle de la ville stratégique de Bunagana. Ce n'était « pas un acte prémédité », a-t-il expliqué, mais en réponse à l'offensive de l'armée.
« Nous avertissons la coalition FARDC-FDLR-Groupes armés locaux qu'en cas d'une nouvelle menace contre les positions tenues par notre Mouvement (...) nos troupes ont reçu l'ordre de poursuivre et anéantir la menace quel que soit le lieu de sa provenance », a averti le Major Ngoma dans un communiqué.
Le M23 reproche aux autorités de Kinshasa de n'avoir pas respecté des engagements pris pour la démobilisation et la réintégration de ses combattants.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir activement le groupe rebelle M23, qui mène son offensive la plus soutenue dans les régions frontalières ce que Kigali a toujours démenti.
Le Rwanda accuse, à son tour, l'armée congolaise de tirer sur son propre territoire et de combattre aux côtés des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (Fdlr) dans des opérations militaires.
Le FDLR est une milice hutu fondée par des responsables du génocide perpétré contre les Tutsis, qui a fait plus d'un million de morts entre le mois d'Avril et Juillet 1994.